« L’ajout de caméras serait bénéfique »
Par Eric Mondou
Le meurtre d’un chauffeur de taxi à Montréal mardi dernier a fait resurgir les questions entourant la sécurité de ceux qui gagnent leur vie derrière le volant. Munir les voitures de caméras demeure une piste de solution qui, selon un chauffeur expérimenté de la région, devrait être envisagée.
Normand Filion gravite dans le monde du taxi depuis une quarantaine d’années. Ancien professeur dans une école de taxi et cofondateur de l’école de taxi du Centre de formation du transport routier à Saint-Jérôme, il a passé les douze dernières années de sa vie derrière le volant.
Au cours de sa carrière, il dit n’avoir jamais été victime de vol ni d’agression. Or pour la sécurité de ses confrères et lui, il est d’avis que l’ajout de caméra à même les voitures pourrait être bénéfique.
« On embarque toute sorte de monde dans nos taxis. Surtout la nuit! », a-t-il indiqué.
Pour lui, la barrière qui sépare la banquette avant de la banquette arrière, comme il est possible de voir dans les célèbres taxis de New York, n’est pas une solution adaptée aux voitures d’ici.
« Nos voitures de taxi ne sont pas conçues pour ça, notamment au niveau du chauffage. Et ça enlève toute la touche humaine entre le client et le chauffeur », a-t-il mentionné.
Ancien pédagogue, M. Filion trouve important que l’on promulgue dans les formations offertes aux apprentis chauffeurs certains concepts entourant leur sécurité.
« Les chauffeurs sont sensibilisés et on leur inculte quelques notions de base. Si les clients sont louches dans leur manière d’agir, s’ils n’ont pas de destination précise, s’ils semblent nerveux, c’est peut-être des indices qu’ils veulent te voler », a-t-il indiqué.
Plus sécuritaire qu’avant
Travaillant dans l’univers des taxis depuis maintenant 30 ans, Martine D’Auteuil, adjointe administrative de Taxi 7000 à Sainte-Thérèse, a pour sa part indiqué que les choses avaient considérablement évolué au cours des dernières années.
Aujourd’hui, de son ordinateur, Mme D’Auteuil peut suivre à la trace tous ses chauffeurs qui sont sur la route. « Autrefois, nous n’avions aucun recours. Avec les GPS, les afficheurs pour retracer les appels, les boutons panique à même les voitures, nous sommes beaucoup mieux équipés qu’avant », a-t-elle indiqué.
Au cours de ses trente années de service, la dame se souvient d’une dizaine d’événements où les chauffeurs de la compagnie pour laquelle elle travaille eurent été victime de vols. « Heureusement, il n’y a jamais eu d’événements pires que des vols », a-t-elle ajouté.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.