Deux institutions de la presse écrite des Laurentides ferment leurs portes
Triste nouvelle pour la presse écrite des Laurentides. Le Journal Le Courrier et l’Écho du Nord, qui cumulaient ensemble plus d’un siècle d’actualité, cesseront de publier des journaux à partir de maintenant.
Les quelque 25 employés des deux hebdomadaires ont reçu la nouvelle ce matin. Le Journal Le Courrier a été vendu au Groupe JCL, propriétaire du Nord Info et de la Voix des Mille-Îles, puis fermé aussitôt.
Véritable fleuron de la presse écrite laurentienne, L’Écho du Nord, qui était récemment passé aux mains du Groupe JCL, cessera lui aussi ses activités.
L’hebdomadaire basé à Saint-Jérôme comptait 80 années d’actualité à son actif. Quant à lui, le Journal Le Courrier, qui était distribué dans la MRC Thérèse-De Blainville et dans une partie de la MRC Mirabel, venait tout juste de célébrer son quarantième anniversaire.
Du côté des ressources humaines, six des quatorze employés du Journal Le Courrier ont perdu leur emploi suite à cette acquisition, a confirmé le président du Groupe JCL, Serge Langlois.
Les huit autres ont été relocalisés, soit à l’intérieur même du Groupe JCL, soit chez TC Média, vendeur dans cette transaction. Le sort des deux journalistes qui oeuvraient depuis quelques années au Journal Le Courrier ne serait pas encore scellé.
Du côté de L’Écho du Nord, trois des huit employés n’ont plus de travail, en plus des deux pigistes qui travaillaient à la salle de rédaction. Les cinq autres travailleurs ont été replacés ailleurs, confirme une fois de plus M. Langlois.
«Décision économique»
Ce dernier évoque une décision économique pour justifier la fermeture de ces deux journaux.
«Transcontinental a estimé qu’il n’y avait plus de rentabilité pour trois journaux à Sainte-Thérèse. Ils ont décidé tout simplement de nous le vendre. C’est une décision économique [...] Je n’avais aucun intérêt à publier trois publications dans ce marché», a indiqué M. Langlois.
Également propriétaire des hebdomadaires L’Éveil et La Concorde, du côté de Saint-Eustache, M. Langlois estime que la perte de ces deux joyaux de la presse régionale est loin de signifier l’arrêt de mort de l’information dans les Laurentides.
«Ce qui est surtout triste, c’est l’impact humain. Avec internet aujourd’hui, on n’a jamais eu autant d’informations. C’est un faux débat de dire que les imprimeries ont la vérité et contrôlent l’information. Je pense qu’aujourd’hui, les lecteurs et les gens en région ont de plus en plus d’informations», indique-t-il.
Situation inquiétante, selon la FPJQ
La présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec - Laurentides, Nathalie Deraspe, ne voit pas la situation du même oeil. Elle trouve particulièrement inquiétante la disparition incessante de ces voix journalistiques dans la région. Depuis juin dernier, six hebdomadaires ont fermé dans la région.
«C’est vraiment une nouvelle qui scie les jambes d’un peu tout le monde. Les Laurentides, malgré une population d’un demi-million de personnes, sont très mal servies au niveau de l’information».
Pour Mme Deraspe, la transaction entre TC Média et le Groupe JCL représente simplement un partage du territoire, ce qu’elle ne peut s’empêcher de déplorer.
À Saint-Jérôme, TC Media, qui est déjà propriétaire de deux hebdomadaires (Le Mirabel et Le Nord), se retrouve désormais sans compétition au niveau du papier. Même chose du côté de Sainte-Thérèse avec le Groupe JCL, qui se retrouve lui aussi fin seul.
«TC, qui est bien établi à Saint-Jérôme, laisse les Basses-Laurentides au Groupe JCL et vice versa. La question que l’on doit se poser maintenant est: est-ce que l’information est un droit? Si c’est le cas, qui doit payer?», s’est questionnée Mme Deraspe.
Pour Serge Langlois, il est faux de prétendre que les fermetures simultanées des deux hebdomadaires sont liées.
1 commentaires
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Je suis sincèrement déçue de cette annonce. Le Courrier était pour moi un collaborateur précieux pour diffuser les nouvelles de mon organisation, la CSSMI. Les journalistes ont toujours été pour moi, professionnels et intègres. Je ne sais pas ce qui se passe actuellement au Québec mais à part d'entendre des annonces de mise à pied, le défi de santé économique annoncé par le gouvernement n'est qu'un grand mirage!
J'espère sincèrement que les journalistes du Courrier et les membres de l'équipe auront la chance de se replacer pour faire profiter d'autres médias de leur expertise. Les décisions de fermeture qui se prennent actuellement au Québec m'inquiètent beaucoup! Ce ne sont pas des postes que l'on coupe!!! Ce sont des familles que l'on envoi dans des situations financières difficiles pour des années à venir.
Bonne chance à vous tous! J'ai confiance en votre talent!
Merci à vous tous d'avoir été pour moi, d'excellents collaborateurs permettant à vos lecteurs de constater que dans les écoles, de nombreux projets et succès se vivent chaque jour!