Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Institut de recherche et d'informations socioéconomiques

Les stagiaires devraient toucher un salaire pour leur travail, plaide l’IRIS

durée 15h00
19 octobre 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Les stagiaires devraient être rémunérés pour leur travail, plaide l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS). Ce ne serait pas le cas pour la grande majorité des stages (84 %), selon son rapport publié jeudi. 

Pour l’organisme de réflexion de gauche, le stage n’est pas uniquement une activité d’apprentissage, mais également un travail. Les stagiaires devraient donc être rémunérés en conséquence. 

La gratuité des stages est généralement justifiée par le fait que l’employeur doit consacrer des ressources pour encadrer le stagiaire, qui est inexpérimenté. La participation de l’employeur peut également être perçue comme un service, en contribuant à la formation de la relève. 

La chercheuse de l’IRIS, Julia Posca, croit que cet argumentaire dévalorise l’apport du stagiaire aux activités de l’employeur, peu importe qu’il soit dans le secteur public ou privé. «Il y a une prestation de travail qui est réalisée pendant le stage, défend-elle en entrevue. C'est faux de dire qu'il n'y a pas de travail qui est exécuté.» 

L’obligation de faire un stage non rémunéré peut aussi accroître la précarité des étudiants. «Souvent, des étudiants vont se retrouver à devoir laisser leur emploi, justement parce que leur stage va occuper la plus grande partie de leur temps. Donc, ils vont se retrouver sans revenu. Évidemment, pour bien des gens, ce n'est pas possible de ne pas avoir de revenus. C'est pour ça qu'il y a un endettement.»

Les sommes versées par les bourses d’études ne sont souvent pas suffisantes pour équivaloir au salaire minimum quand ont tient compte des heures consacrées au stage, ajoute Mme Posca.

L’IRS estime que la rémunération des stagiaires coûterait au gouvernement entre 388 millions $ et 501,5 millions $, en tant qu’employeur. Pour le secteur privé, cela représenterait un coût d’entre 173,5 millions $ et 237 millions $. 

Mme Posca ne croit pas que l’obligation de rémunérer les stagiaires ferait en sorte qu’un nombre important d’entreprises cesseraient d’offrir des stages. Elle ajoute que le gouvernement procure déjà un soutien financier aux entreprises qui ont des stagiaires. 

En 2019, 5954 entreprises ont bénéficié du crédit d’impôt remboursable pour stage en milieu de travail. Le coût de cette mesure fiscale devrait être de près de 70 millions $ en 2023. 

Les femmes désavantagées

À partir de différentes données sur le profil des étudiants, l’IRIS conclut que les femmes sont désavantagées lorsqu’il est question des stages non rémunérés. 

L’étude souligne que 74 % des stagiaires au collégial étaient des femmes tandis que cette proportion est de 64 % à l’université. L’IRIS souligne que la santé et l’éducation, à prédominance féminine, sont deux des trois domaines où s’effectuent le plus de stages universitaires. 

«La non-rémunération des stagiaires est ainsi vue comme un phénomène renforçant la dévalorisation des tâches de reproduction sociale, qui sont typiquement assumées par les femmes et qui, sur le marché du travail, sont associées à des emplois occupés en majorité par des femmes et en moyenne moins bien rémunérés», déplore l’IRIS dans son rapport.

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


durée Hier 18h00

Trudeau se réjouit de la participation de Loblaw au code de conduite des épiceries

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré vendredi qu’avec l’adhésion du plus grand épicier canadien, le code de conduite des épiceries a beaucoup plus de chances d'être une réussite.  Jeudi, Loblaw a annoncé qu'elle signerait le code de conduite des épiceries, après des mois de négociations visant à clarifier certaines parties de ...

16 mai 2024

Le ministre Pierre Fitzgibbon pense qu’il faudrait monter les taxes sur l’essence

Le ministre de l'Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, pense qu’il faudrait monter les taxes sur l'essence. Il a fait cette déclaration alors qu'il annonçait que son gouvernement allait mettre fin au prix plancher sur le carburant afin d'en réduire le coût à la pompe. Questionné par un journaliste à savoir pourquoi son ...

16 mai 2024

Reprise de la négociation: la FIQ se dote d'un nouveau plan de mobilisation

La FIQ s'est réunie lundi et mardi pour se doter d'un nouveau plan de mobilisation, dans le but d'appuyer sa négociation relancée avec Québec. Elle souhaite ainsi disposer d'un levier pour maintenir la pression sur le gouvernement. Cette reprise de la négociation a été rendue nécessaire après le rejet de l'entente de principe par les membres de ...