La pénurie de médecins continue d'inquiéter
Par Josiane Yelle
Si la pénurie de médecins qui sévit présentement partout au Québec semble toucher plus sévèrement les régions, les Basses-Laurentides ne font pas exception à la règle. Avec quelque 450 médecins de famille qui desservent plus d'un demi-million d'habitants dans les Laurentides, la situation demeure inquiétante.
Sur le territoire, l'Agence de santé et des services sociaux des Laurentides estime qu'il manque environ 130 médecins pour répondre aux besoins de la population. Il s'agit de 100 médecins en première ligne (clinique médicale) et 30 médecins en deuxième ligne (urgence, hospitalisation et CHSLD).
Quant à elle, la MRC Thérèse-De Blainville accuse un retard de 16 médecins sur les 130 manquants à la région. Le Dr Luc Laurin, chef du département régional de médecine générale des Laurentides, croit cependant qu'ici la pénurie se ressent davantage au niveau de l'accessibilité aux médecins de famille.
Devant ces faits, le Dr Laurin croit tout de même qu'il est un peu exagéré de croire que la pénurie de médecins est deux fois plus grande dans les Laurentides qu'à Montréal. «La différence que nous avons avec la métropole, c'est que nous avons moins de spécialistes par 100 000 habitants».
L'herbe n'est pas plus verte chez le voisin
Étant donné l'étendue de la plaie à panser dans les Laurentides, certaines personnes décident d'aller consulter en dehors de la région afin d'obtenir de meilleurs délais. Or, la situation y est tout autant difficile. À Laval, par exemple, environ le tiers des médecins de famille ont 55 ans et plus. Déjà, l'an dernier, le centre médical Pont-Viau a dû fermer, faute de relève, et une autre se trouve en difficulté dans l'ouest de l'île et pourrait fermer d'ici deux ans.
«Il y a trente ans, on trouvait épouvantable qu'un médecin s'installe en région et ferme sa clientèle au bout de quelques mois, faute de places, croit le Dr Michel Breton, directeur régional de médecine générale à Laval. Maintenant, c'est partout. On est assis sur une bombe à retardement».
Du côté de la direction de l'Hôpital Saint-Eustache et des centres affiliés tels le Centre de santé et de service sociaux du Lac des Deux-Montagnes, le CLSC Mirabel, le CLCS Jean-Olivier Chénier et les Centres d'hébergement Saint-Eustache et Saint-Benoît, on ne veut pas commenter la situation. La direction a tout de même affirmé qu'elle était présentement en campagne intensive de recrutement.
Certaines informations ont été tirées de l'Agence QMI.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.