Le Service correctionnel dit assurer une très bonne surveillance
Par Simon Dessureault
Le 3 juin dernier, un détenu de l'établissement pénitencier fédéral de Sainte-Anne-des-Plaines, Daniel Cook, condamné à la prison à perpétuité en 1997, après avoir été reconnu coupable d'un meurtre, s'était évadé alors qu'il profitait d'une sortie accompagnée sous supervision.
Ce genre d'évasion est assez fréquente à l'établissement pénitencier de Sainte-Anne-des-Plaines. Selon le Service correctionnel du Canada, il y a eu 24 évasions en 2008-2009, 33 en 2007-2008, 37 en 2006-2007, alors que l'on en avait recensé 101 en 1999-2000.
Jean-Yves Roy, aux relations médias du Service correctionnel du Canada, qui connaît bien la problématique à la prison de Sainte-Anne-des-Plaines, défend les mesures du Service correctionnel du Canada qui sont en place à cet endroit et dans l'ensemble du système carcéral fédéral. «Chaque sortie de détenus est précédée d'une analyse du risque d'évasion ou de dangeurositée en société par le Service correctionnel. Dans certains cas, on estime que les sorties peuvent se faire en compagnie de bénévoles uniquement ou en compagnie d'un ou plusieurs agents armés ou pas. On doit toujours déterminer le degré de surveillance», explique-t-il.
Les sorties
M. Roy ajoute que lorsque le détenu est arrivé à un certain moment de sa sentence, il peut avoir droit à des sorties accompagnées. «L'évaluation est faite au cas par cas. Il est bien évident, toutefois, qu'un détenu, qui vient d'être incarcéré à la suite d'un crime grave, n'obtiendra pas une permission de sortie immédiate», affirme M. Roy, qui ajoute cependant qu'en tout temps, un détenu peut être accompagné à l'extérieur pour des raisons médicales ou pour comparaître à la cour.
Il dit aussi que d'autres types de sorties peuvent être accordées pour aller au chevet d'un proche, assister à de la formation personnelle et pour faire du bénévolat dans la communauté. Les Services correctionnels canadiens et la Commission nationale des libérations conditionnelles ont l'autorité pour donner ces permissions. «Le Service correctionnel a un mandat double, soit d'assurer la sécurité publique et d'assurer la réhabilitation sociale des détenus, car la majorité d'entre eux vont réintégrer la société un jour ou l'autre», mentionne M. Roy.
Le cas de Cook
Par rapport à l'évasion de Daniel Cook, qui n'a pas encore été retrouvé au moment d'écrire ces lignes, il était accompagné d'un bénévole et de quatre autres détenus pour une sortie dans une église à Montréal, afin de rencontrer des anciens détenus. «La marge d'erreur reste existante malgré nos évaluations et notre surveillance. Les détenus sont des êtres humains et on ne peut pas toujours savoir ce qu'ils pensent dans leur tête. On ne pouvait pas nécessairement deviner les intentions de Cook avant sa fugue. On a quand même une grande confiance avec nos façons de procéder», dit M. Roy.
Établissement à sécurité minimale
Il y a trois établissements de détention à Sainte-Anne-des-Plaines. Le premier est l'établissement Sainte-Anne-des-Plaines, à sécurité minimale, le deuxième est l'établissement Archambault, à sécurité moyenne et, juste à côté, se trouve le Centre régional de réception, à sécurité maximale. Dans le cas de Cook, il était incarcéré dans celui à sécurité minimale. «Les cas d'évasions surviennent majoritairement des établissements à sécurité minimale. C'est souvent lors de sorties supervisées qu'ils se sauvent, mais il y a aussi des détenus qui s'évadent de la prison directement», a conclu M. Roy.
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