Des pompiers d’ici ont aidé Lac-Mégantic
Par Simon Laliberté
BLAINVILLE- Du 19 au 21 juillet, sept pompiers du Service de la sécurité incendie de Blainville étaient à Lac-Mégantic pour apporter leur soutien aux équipes en place. Les chefs Mélanie Ouimet et Jean Beauchemin ont accepté de partager leur expérience.
Le lendemain du drame, comme des milliers de personnes, Jean Beauchemin regardait la scène à travers son téléviseur. «À ce moment, on parlait encore de disparus. Je me disais que si c’était arrivé plus près de chez-nous, nous aurions pu apporter notre expertise», a expliqué le chef aux opérations.
En juin, le chef Beauchemin est l’un des pompiers de la région qui avait participé à la formation sur les matières dangereuses transportées par train. Cette formation s’était déroulée à la gare de triage de Boisbriand à l’aide d’un wagon-école.
Quand l’occasion s’est présentée de pouvoir aller donner un coup de main à Lac-Mégantic, les chefs Ouimet et Beauchemin ainsi que les pompiers Sylvain Gravel, Yan Rousseau, Marc Lizotte, Patrice Lévesque et Maxime Turcotte se sont portés volontaires pour aller prêter assistance à leurs collègues de cette région.
Tôt le matin du 19 juillet, les sept pompiers ont quitté la caserne de Blainville pour se diriger vers Lac-Mégantic. L’équipe ne savait pas encore quel allait être son rôle. «On avait vu des images à la télévision, mais honnêtement, on ne savait pas trop à quoi s’attendre», a révélé le chef Beauchemin.
Premier contact
@07 Texte: Arrivés sur place, on leur a fait rapidement visiter la zone rouge. Les pompiers sont frappés à quel point, c’est gros. «Nous sommes habitués de voir des incendies d’une, deux ou même trois maisons. Là, on parle d’un centre-ville au complet», a indiqué Jean Beauchemin.
Pour Mélanie Ouimet, deux mots lui viennent en tête lorsqu’elle repense à ce premier contact. «Désolation et tristesse. On voyait toute la ferraille empilée. C’était vraiment comme une zone de guerre», a-t-elle exprimé.
Peu de temps après avoir fait le tour de lieux, l’équipe s’est vue assigner différentes tâches comme le déblaiement, l’assistance à des spécialistes et l’établissement de jets de protection. Ce premier quart de travail a duré de 18h à 6h le jour suivant.
Même si c’était deux semaines après les évènements, il y avait encore beaucoup de travail à faire. Cela nous permettait de rester concentrer en dépit de ce qui s’était passé», a indiqué M. Beauchemin.
Tristesse des gens
Malgré la fatigue de cette première nuit de travail, les chefs Ouimet et Beauchemin ont pris le temps de sortir de la zone rouge pour aller à la rencontre des citoyens à l’église Saint-Agnès. «C’est là que nous avons vraiment ressenti la tristesse des gens. Ce fut la partie la plus émouvante du voyage», a témoigné Mme Ouimet.
Comme second mandat, les pompiers de Blainville ont pris la relève de leurs collègues de Lac-Mégantic. «Avec tout ce qu’ils avaient vécu, ils avaient besoin d’un répit», a révélé le chef Beauchemin.
L’équipe est revenue à Blainville le 21 juillet, satisfaite de l’aide qu’elle a pu apporter. «Oui, nous avons fait notre travail de pompiers. Mais, en tant qu’individu, c’était également important pour nous de vivre cette expérience», a fait savoir Mélanie Ouimet.
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