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Blanchet réclame la démission d’Elghawaby et l’abolition de son poste

durée 12h05
2 février 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé jeudi la démission de la nouvelle conseillère spéciale chargée de la lutte contre l'islamophobie, Amira Elghawaby, ainsi que l'abolition pure et simple de son poste.

«Je pense qu’elle est toujours hostile à la notion de laïcité de l’État, qu’elle a encore des préjugés à combattre contre la nation québécoise et je pense qu’elle a quand même, aussi, un peu plus d’ouverture d’esprit. Elle a admis une méconnaissance de l’histoire et de la réalité du Québec, ce qui est un premier pas», a dit M. Blanchet dans le foyer de la Chambre des communes au lendemain de leur rencontre.

Les excuses présentées aux Québécois par Mme Elghawaby pour la façon dont ses «mots» ont «été reçus» et le fait qu'ils ont «blessé» ont surtout convaincu M. Blanchet qu'«elle admet s'être disqualifiée».

Il lui apparaît donc «clair et sans équivoque» que celle qui a «insulté grossièrement» les Québécois doit quitter volontairement ou se faire montrer la porte par M. Trudeau, ce que ce dernier a déjà écarté à maintes reprises.

Dans différents textes d'opinion, la nouvelle conseillère spéciale a fait l'étalage de ses nombreux préjugés à l'égard des Québécois, notamment que «la majorité» d'entre eux «sont (guidés) par un sentiment antimusulman» et qu'ils peuvent être portés vers «la peur de perdre la pureté - la pureté du sang, la pureté de la race, la pureté des traits nationaux, des valeurs et des liens».

M. Blanchet n'est pas le seul à réclamer le départ de Mme Elghawaby. C'est également la demande du Parti conservateur du Canada et de la vaste majorité des élus de l'Assemblée nationale du Québec.

Le chef du Bloc québécois a reproché au premier ministre Justin Trudeau d'avoir transformé le poste qui devait lutter contre le racisme en «un instrument politique» pour «opposer la communauté musulmane à la nation québécoise et créer un amalgame nocif entre laïcité et islamophobie».

Ainsi, M. Trudeau doit donc renoncer carrément à la création du poste, a dit M. Blanchet qui offre au premier ministre de collaborer pour «jeter les bases d’une meilleure démarche pour lutter contre le racisme, la haine et la violence».

Mercredi, au sixième jour de la controverse, le premier ministre a tenté d'apaiser la grogne en affirmant la «comprendre» et en plaidant que les Québécois sont «parmi les plus ardents défenseurs des droits et libertés individuelles».

Le lieutenant du Québec pour les libéraux, Pablo Rodriguez, doit rencontrer à son tour, jeudi, la nouvelle conseillère spéciale. Au cours des derniers jours, il s'était dit deux fois plutôt qu'une blessé par les propos. Son bureau a cependant indiqué qu'il n'entend pas se rendre disponible après la rencontre pour répondre aux questions des médias.

- Avec la collaboration d'Émilie Bergeron

Michel Saba, La Presse Canadienne