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C.-B.: l'enclos de bottes de foin installé avant l'abattage des autruches incendié

durée 12h24
24 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

EDGEWOOD, BRITISH COLUMBIA, CANADA — Un mur de bottes de foin, utilisé en guise d'enclos pour un troupeau d'autruches en Colombie-Britannique en prévision d'un abattage ordonné, a été carbonisé par un incendie et des parties du mur étaient encore en train de se consumer mercredi matin.

On pouvait voir des ouvriers arroser les zones noircies tandis que de la fumée s'échappait de l'enclos de trois mètres de haut.

Le copropriétaire de la ferme d'autruches Universal, Dave Bilinski, affirme qu'ils n'allumeraient jamais d'incendie et ne le toléreraient jamais, et que la ferme dispose de son propre système d'incendie en raison des risques de feux de tourbe ou d'herbe sur la propriété.

Des autruches étaient visibles derrière le mur brûlé, broutant et se déplaçant, tandis que plusieurs véhicules de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) étaient stationnés devant l'enclos.

Le mur a été construit mardi alors que l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) commençait ses préparatifs pour abattre environ 400 oiseaux après qu'une épidémie de grippe aviaire a été détectée chez certains animaux en décembre dernier.

Des camions semi-remorques sont arrivés avec le foin peu après l'arrestation de Karen Espersen, copropriétaire de la ferme, et de sa fille, Katie Pasitney, qui ont refusé de quitter l'enclos à autruches mardi.

Elles ont toutes deux depuis été libérées.

Mme Pasitney a déclaré mercredi qu'un groupe haineux local avait menacé de «nous brûler» ces derniers mois, mais que la GRC n'avait pas enquêté sur leurs plaintes.

Elle s'est dite très préoccupée par l'incendie survenu pendant la nuit.

Mme Pasitney a indiqué qu'elle pensait que l'incendie pourrait servir à masquer d'autres odeurs, comme celles de leurs animaux brûlés.

«C'est une bonne journée et nous allons attendre un miracle», a-t-elle ajouté.

La GRC n'a pas immédiatement répondu aux demandes de renseignements sur l'incendie survenu pendant la nuit.

Les autorités n'ont pas précisé quand l'abattage commencera, et on ignore si l'incendie retardera ces plans.

La ferme a fédéré un large public sur les réseaux sociaux, avec des sympathisants du monde entier, et ceux-ci se sont rassemblés sur le site même, près d'Edgewood, dans le sud-est de la Colombie-Britannique, pour soutenir les propriétaires et empêcher la destruction du troupeau.

Universal Ostrich Farms a perdu plusieurs fois devant les tribunaux pour tenter d'arrêter l'abattage, arguant que les oiseaux sont maintenant en bonne santé et ont une valeur scientifique, mais la Cour fédérale et la Cour d'appel fédérale ont rejeté ces tentatives.

Mme Pasitney a déclaré lundi que son avocat déposait les documents nécessaires pour que leur cause soit entendue par la Cour suprême du Canada.

La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de la province a quant à elle publié mardi une déclaration affirmant que l'ACIA est l'autorité décisionnelle en matière de contrôle des maladies, y compris dans le cas de la ferme.

La SPCA n'a pas le pouvoir d'intervenir ni d'influencer les décisions dans les cas de grippe aviaire, précise le groupe.

Lorsqu'un animal souffre d'une maladie incurable ou qui pose un grave problème de santé publique, «l'euthanasie peut être une mesure appropriée», précise le communiqué.

«Dans ces situations, la SPCA de la Colombie-Britannique estime que les méthodes utilisées pour euthanasier un animal doivent être humaines et veiller à ce que la peur, la douleur et l'anxiété soient réduites au minimum avant et pendant l'abattage.»

La société «reconnaît l'impact négatif de l'euthanasie (…) sur les animaux, les éleveurs et la communauté», ajoute-t-elle.

Brenna Owen, La Presse Canadienne