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Des Canadiens espèrent que Biden sera moins protectionniste dans son état de l'Union

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7 février 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

WASHINGTON — Une majorité de Canadiens considèrent toujours les États-Unis comme leur allié le plus proche, même à une époque de protectionnisme, selon un nouveau sondage. Mais ils semblent moins sûrs que leur puissant voisin exerce une influence positive dans le monde.

Près de 70 % des répondants au sondage mené en ligne par Léger, pour l'Association d'études canadiennes, ont déclaré qu'ils considéraient toujours les États-Unis comme le meilleur ami du Canada, tandis que 16 % ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord. 

Les répondants étaient cependant beaucoup plus divisés quant à savoir si les États-Unis exerçaient une influence positive sur les affaires internationales: 38 % étaient d'accord, 41 % ne l'étaient pas.

Le président Joe Biden prononce mardi soir son deuxième discours sur «l'état de l'Union» depuis qu'il a prêté serment en 2021, et plusieurs Canadiens espèrent entendre un ton plus conciliant sur la rhétorique protectionniste qui a marqué ses deux premières années à la Maison-Blanche.

Mais avec ce discours, qui devrait servir de lancement en douceur pour la course présidentielle de 2024, ces Canadiens pourraient être déçus.

«Le président annoncera qu'il publie des directives proposées pour garantir que les matériaux de construction — du cuivre et de l'aluminium aux câbles à fibres optiques, au bois et aux cloisons sèches — sont fabriqués aux États-Unis», a déjà indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

Les lois dites «Buy America» qui sont en vigueur depuis des décennies aux États-Unis se concentrent principalement sur le fer et l'acier pour des projets financés par le gouvernement fédéral – une «énorme échappatoire» que l'administration Biden est déterminée à combler «une fois pour toutes, afin de s'assurer que les matériaux (…) sont fabriqués aux États-Unis et soutiennent des emplois américains».

Les règles s'étendraient au-delà des routes et des ponts, pour inclure les bâtiments, les systèmes d'approvisionnement en eau et l'internet à haute vitesse, «offrant aux entreprises et aux gouvernements des États et locaux une cohérence pour appliquer les normes, et un signal fort à l'échelle du gouvernement fédéral».

Une loi distincte, la «Buy American Act», exigera bientôt que 75 % des composants des projets achetés par le gouvernement fédéral, et non plus 55 %, soient fabriqués aux États-Unis.

Alors que tous les regards se tournent à nouveau vers la prochaine course à la présidence, le discours protectionniste de Joe Biden vise probablement à cibler surtout un auditoire national, et la plupart des observateurs s'accordent à dire que ce n'est pas le Canada mais Pékin que les États-Unis visent.

Et avec l'affaire du «ballon météo chinois», le président Biden a de nombreux motifs de plaider en faveur d'une moins grande dépendance face à l'approvisionnement en Chine.

Mais ce serait une erreur de supposer que les États-Unis se tourneront automatiquement vers le Canada pour leur énergie, leurs matières premières et leurs produits manufacturés, a déclaré Flavio Volpe, président de l'Association des fabricants de pièces automobiles du Canada.

Le président Biden s'est éloigné de la «focalisation vers l'intérieur» qui a marqué les deux premières années de sa présidence, estime de son côté Louise Blais, une émissaire canadienne à la retraite qui est maintenant conseillère principale au Conseil canadien des affaires et diplomate en résidence à l'Université Laval.

«À partir de cette année, en fait, il y a eu un réel changement dans le récit que M. Biden utilise lorsqu'il aborde les problèmes liés à la sécurité économique et aux chaînes d'approvisionnement, a déclaré Mme Blais.

«Après deux années difficiles (…) nous commençons maintenant à voir une approche différente — du moins sur le plan rhétorique: il parle de l'importance de travailler avec ses alliés continentaux.»

James McCarten, La Presse Canadienne