François Legault est prêt à accorder un délai de 18 mois à la Fonderie Horne

Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Le premier ministre François Legault se dit prêt à accorder un délai supplémentaire à la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda pour qu'elle atteigne ses cibles de réduction d'arsenic dans l'air.
Il a rencontré mardi des dirigeants de la multinationale Glencore, propriétaire de la fonderie. Selon lui, l'entreprise investira 300 millions $ pour réduire ses émissions, pourvu que Québec lui accorde un délai de 18 mois.
«Il faut que les investissements de 300 millions $, on arrête de les reporter. Il faut que ça commence à court terme dans les prochains mois», a averti M. Legault en mêlée de presse à Rouyn-Noranda.
«Il va y avoir une discussion probablement au conseil de ville. Je veux quand même qu'il y ait un appui de la ville, mais je suis ouvert à la proposition», a-t-il ajouté.
Lundi soir, environ 200 travailleurs s'étaient rassemblés à l'hôtel de ville de Rouyn-Noranda pour témoigner de l'importance de l'entreprise pour l'économie de la région.
La fonderie produit annuellement 210 000 tonnes de cuivre et de métaux précieux. Ce sont 3000 emplois directs et indirects, selon la Fédération de l'industrie manufacturière-CSN.
D'après le maire de Rouyn-Noranda, Gilles Chapadeau, Glencore aurait récemment demandé aux gestionnaires québécois de la fonderie un «plan de fermeture».
La Fonderie Horne a été au cœur de plusieurs controverses dans les dernières années, notamment en raison de ses rejets de contaminants.
Elle dépasse largement la norme annuelle concernant les rejets d'arsenic, qui est de trois nanogrammes (ng) par mètre cube (m3), mais bénéficie d'ententes particulières avec le gouvernement du Québec.
En vertu de la plus récente autorisation ministérielle accordée par Québec, en 2023, la fonderie devait atteindre une cible de 45 ng/m3 en 2024 et devra respecter un objectif de 15 ng/m3 à partir de 2027.
Selon les données de l'entreprise, la concentration d'arsenic émis dans l'air en 2024 aurait atteint une moyenne de 39,1 ng/m3, en baisse par rapport à 73 ng/m3 en 2022.
En juillet dernier, le directeur général pour la filière cuivre en Amérique du Nord de Glencore, Vincent Plante, avait indiqué que l'entreprise jugeait la cible de 3 ng/m3 «techniquement impossible» à atteindre.
- Avec les informations de Stéphane Blais et de Mathieu Paquette, à Montréal
Caroline Plante, La Presse Canadienne