Justin Trudeau et Valérie Plante dénoncent l'émeute anti-OTAN à Montréal


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — La mairesse Valérie Plante et le premier ministre Justin Trudeau ont condamné les violences survenues vendredi soir lors d’une manifestation contre l’OTAN, à Montréal, où se tient depuis quelques jours l’assemblée parlementaire de l’alliance militaire internationale.
Les images qui ont circulé au courant de la fin de semaine «sont choquantes», a commenté Mme Plante en point de presse, lundi après-midi.
«On a vu des casseurs. Des gens qui, sans aucune gêne, cassent des vitrines. On a vu des véhicules incendiés. Évidemment, c'est la dernière chose qu'on veut voir, qu'on veut qu'il se passe dans une ville comme Montréal», a dit la mairesse de la métropole québécoise.
Mme Plante a dénoncé la présence de ces personnes qui profitent des manifestations «pour faire de la casse, pour péter des vitrines sans aucune raison, ne serait-ce que par provocation ou encore pour détourner l'attention». Selon l'élue municipale, ces casseurs, connus de la police, auraient pris part à la manifestation de vendredi peu importe quel aurait été le thème.
«C'est des personnes qui le font de façon professionnelle et qui viennent un peu dénaturer, et j'ai envie de dire aussi, voler une manifestation à des gens qui (manifestent) par conviction et de façon pacifique», a-t-elle déclaré.
«On ne laissera jamais des casseurs, des gens perturber ou encore mettre la sécurité d'autrui à mal», a-t-elle ajouté devant un poste de quartier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sur la rue Sainte-Catherine Ouest.
Du même souffle, Mme Plante a tenu à saluer le travail du SPVM qui a procédé à trois arrestations jusqu'à maintenant. Elle a souligné que les policiers montréalais font face à une «situation particulièrement intense» depuis un an avec le conflit israélo-palestinien, étant intervenus auprès d'environ 500 manifestations pour s'assurer de la sécurité.
Par ailleurs, la mairesse a condamné des paroles et des gestes «clairement antisémites» qui ont été entendus et vus au courant de la fin de semaine. «Ça n'a pas sa place à Montréal», a-t-elle dit.
Plus tôt lundi, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a également dénoncé vertement les événements de vendredi soir.
«En tant que démocratie, nous défendrons toujours la liberté d'expression, la liberté de manifester, d'exprimer son désaccord sur nos positions. Mais il n'y a jamais de la place pour de la violence, de la haine, de l'intimidation. Nous devons assurer que les lois sont respectées et qu'il y ait des conséquences pour tous les responsables», a-t-il déclaré dans les premières minutes de son discours devant l'assemblée de l'OTAN.
Le chef du SPVM, Fady Dagher, a indiqué samedi que d'autres arrestations étaient possibles et que la police sait qui se trouve derrière les actes de vandalisme et les agressions contre les forces de l'ordre.
Lors de la marche, les manifestants ont lancé des bombes fumigènes, jeté des barrières métalliques dans la rue et brisé les vitres de commerces voisins et du Palais des congrès — où les délégués de l'OTAN se réunissent jusqu'à lundi.
M. Dagher estime qu'environ 800 personnes de divers groupes ont pris part aux manifestations, mais qu'environ 20 à 40 personnes seraient responsables de la casse.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne