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L'Allemagne et la Norvège en visite à Ottawa pour une présentation de sous-marins

durée 20h53
21 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a indiqué mardi que, si le Canada rejoignait son partenariat avec la Norvège pour la construction de sous-marins, les trois pays pourraient mutualiser leurs ressources et leurs pièces de chantier naval.

«Notre collaboration s'étendrait du partage de chantiers navals et de logistique des deux côtés de l'Atlantique à l'échange d'équipages, et même dans la région indo-pacifique», a-t-il expliqué.

Les ministres de la Défense d'Allemagne et de Norvège, partenaires pour l'achat des premiers sous-marins 212CD de ThyssenKrupp Marine Systems, étaient à Ottawa cette semaine pour une opération de charme visant à promouvoir ces navires, alors que les appels d'offres pour le contrat de sous-traitance canadien s'intensifient.

M. Pistorius a vanté les avantages d'une alliance coopérative pour les sous-marins lors de sa campagne de promotion à Ottawa en faveur de ThyssenKrupp Marine, l'entreprise allemande candidate au lucratif contrat de sous-marins du Canada.

Même si la concurrence pourrait proposer une offre moins chère, l'offre allemande s'accompagne d'un «partenariat fiable pour les décennies à venir en matière de coopération nord atlantique», a-t-il soutenu.

Sa visite a eu lieu quelques jours avant le déplacement prévu du premier ministre Mark Carney en Asie, où il devrait visiter le chantier naval sud-coréen exploité par le concurrent Hanwha.

M. Carney a visité le parc à sous-marins de ThyssenKrupp Marine à Kiel, en Allemagne, le 26 août dernier.

Les ministres de la Défense allemand et norvégien ont rencontré plusieurs ministres cette semaine, dont la ministre de l'Industrie, Mélanie Joly, et le ministre de la Défense, David McGuinty, lundi. Ils se sont entretenus mardi avec le ministre des Ressources naturelles, Tim Hodgson.

Ils ont également rencontré Stephen Fuhr, secrétaire d'État chargé des achats de défense.

M. Pistorius a mentionné que l'Allemagne était «très intéressée par une coopération» avec le Canada «en matière de matières premières, d'énergie hydraulique, de GNL» et pour l'achat d'avions et de logiciels auprès d'entreprises canadiennes.

«Nous explorons actuellement plusieurs domaines de coopération avec nos amis canadiens», a-t-il souligné.

Il a également avancé que, si le Canada le souhaitait, ThyssenKrupp Marine pourrait construire une partie des sous-marins 212CD, ou des pièces détachées, sur son territoire.

«Si le Canada décide de (…) produire lui-même, sur son propre territoire, cela est également possible», a-t-il déclaré.

Le Canada ne possède que quatre sous-marins, et leur retrait du service est prévu d'ici 2035. Ce projet d'approvisionnement majeur est donc une priorité pour le gouvernement, qui s'empresse de trouver des remplaçants.

ThyssenKrupp Marine a affirmé pouvoir devancer l'échéance serrée de 2035 fixée par le Canada pour la livraison de son premier sous-marin.

Hanwha, quant à lui, a cherché à exploiter l'énorme capacité de son chantier naval en proposant un calendrier de livraison serré.

Hanwha affirme pouvoir construire quatre sous-marins KSS-III d'ici 2035, le premier étant livré en 2032, puis envoyer au Canada un nouveau sous-marin chaque année après la livraison des quatre premiers, portant ainsi la flotte à 12 d'ici 2043.

ThyssenKrupp Marine et ses gouvernements partenaires ont souligné les avantages d'interopérabilité liés à l'exploitation de sous-marins également utilisés par les alliés de l'OTAN.

Le ministre norvégien de la Défense, Tore Sandvik, a précisé que son pays et l'Allemagne entretiennent conjointement leurs flottes de sous-marins correspondantes.

«Nous pouvons constituer des stocks ensemble en cas de crise ou de guerre», a-t-il affirmé.

Il a également indiqué que la Norvège préparait un site de maintenance de sous-marins à la base navale de Haakonsvern et avait proposé de partager les plans afin que le Canada puisse construire sa propre installation, ce qui réduirait les délais de livraison et permettrait d'accélérer la mise en service de la maintenance.

Daniel Kerry, de Deloitte, qui a travaillé sur le programme de sous-marins du Royaume-Uni, a précédemment déclaré à La Presse Canadienne qu'une flotte de nouveaux sous-marins est probablement l'achat le plus coûteux et le plus complexe que la Défense nationale puisse faire.

«Il s'agit essentiellement d'une fusée spatiale sous-marine, donc incroyablement complexe, et cela comporte des risques importants, non seulement lors de l'achat, de la conception et de la construction, mais aussi lors de l'exploitation», a-t-il mentionné.

«Le Canada disposera de ces flottes pendant 40 à 50 ans après l'achèvement de l'approvisionnement; ce n'est donc pas une décision que vous prendrez probablement», a-t-il ajouté.

Kyle Duggan, La Presse Canadienne