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Lecavalier: le rang de sélection ne veut plus rien dire après le repêchage

durée 16h08
4 juillet 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

BROSSARD, Qc — Vincent Lecavalier se serait certainement retrouvé avec plus de pression sur les épaules si le Canadien de Montréal avait possédé le premier droit de parole lors du repêchage de la LNH en 1998, plutôt que le Lightning de Tampa Bay.

Par contre, le propriétaire du Lightning à l'époque, Art Williams, avait placé les attentes très élevées pour son nouveau poulain, affirmant que Lecavalier deviendrait le Michael Jordan du hockey.

Maintenant conseiller spécial aux opérations hockey chez le Canadien, Lecavalier pourra partager son expérience avec celui que le Tricolore sélectionnera au premier rang du repêchage, jeudi. Le Canadien parlera au premier rang pour une première fois depuis 1980, quand il avait sélectionné Doug Wickenheiser.

«C'était possiblement différent à Tampa, où l'organisation n'avait pas un historique gagnant. La direction a pu être patiente avec moi durant ma première saison», a raconté Lecavalier lundi. 

Lecavalier a pu compter sur les conseils de l'entraîneur-chef Jacques Demers, qui était alors à la tête du Lightning.

«Il m'a vraiment protégé de la pression extérieure, a dit Lecavalier. Il n'a mis aucune pression sur moi et j'ai connu une saison exceptionnelle sur le troisième trio. J'ai pu me développer et m'améliorer en étant entouré de bons vétérans.»

Lecavalier a amassé seulement 13 buts et 15 aides en 82 matchs à sa première campagne dans la LNH, alors que Lightning a remporté seulement 19 rencontres.

Le directeur général du Canadien, Kent Hughes, a souligné que l'organisation n'avait pas encore mis en place de plan concret pour encadrer le joueur qui sera le prochain joyau de l'organisation. Il a toutefois souligné que l'approche sera la même qu'avec les autres espoirs de premier plan de l'équipe, comme le défenseur Kaiden Guhle.

Lecavalier a reconnu qu'avant même son arrivée dans la LNH, sa dernière saison avec l'Océanic de Rimouski avait été difficile, alors qu'il se retrouvait sous les projecteurs.

Il a raconté avoir parlé avec l'espoir Shane Wright de son expérience au cours des derniers jours et qu'il espérait faire la même chose avec Juraj Slafkovsky et Logan Cooley – les deux autres joueurs dans la mire du Canadien.

Wright a été perçu pendant plusieurs années comme l'espoir no 1 de la cuvée 2022, mais il a perdu des plumes cette saison aux yeux de certains. Lecavalier se souvient à quel point il était important pour lui d'être choisi au premier rang en 1998.

«C'est dur à expliquer, mais oui, c'était important. Quand les listes étaient publiées, je ne voulais pas glisser, montrer que j'avais peut-être une saison ordinaire. Je voulais que les gens voient ce que je faisais bien, a souligné Lecavalier. En bout de ligne, ce qui était le plus important, c'était d'aider mon équipe à connaître une bonne saison.»

Malgré cette obsession de vouloir être le meilleur, Lecavalier a rappelé que le rang de sélection n'aura plus aucune importance au lendemain du repêchage.

«Le joueur choisi au premier rang aura le même objectif que celui choisi au 200e rang, c'est-à-dire d'atteindre la LNH», a déclaré Lecavalier, qui a disputé 1212 rencontres dans le circuit Bettman. 

«Peut-être qu'en étant sélectionné en première ronde, vous allez obtenir plus rapidement une chance de vous faire valoir, mais la réalité est qu'une fois le repêchage terminé, il faut tourner la page, a-t-il ajouté. Vous faites partie d'une équipe et votre objectif est de l'intégrer dès que possible.

«Vous pouvez profiter du moment lors du repêchage, mais ce n'est qu'une étape vers l'accomplissement d'un rêve.»

Lecavalier sera là pour épauler celui sur qui le Canadien jettera son dévolu jeudi soir. Il pourra lui dire qu'il n'aura pas à devenir le Michael Jordan du hockey, mais simplement la meilleure version de lui-même.

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse Canadienne