Transferts en santé: François Legault réitère qu'il est déçu

QUÉBEC — Attaqué par l'opposition qui l'accuse de mollesse, François Legault dit être déçu de l'offre de financement fédéral en soins de santé, bien en deçà des demandes du Québec.

Le premier ministre François Legault a échoué dans sa tentative d'obtenir les services de santé, estiment les trois partis d'opposition. Le Québec obtiendrait 1 milliard $ par an de plus d'Ottawa, plutôt que les 6 milliards $ attendus.

«C'était une longue journée, je suis déçu», a lâché M. Legault en mêlée de presse en matinée.

«Ça ne règle pas le problème structurel» du financement des soins de santé, a-t-il dit en à la période de questions.

«J'aimerais voir le premier ministre fâché, a lancé le chef de l'Opposition, Marc Tanguay Ressaisissez-vous! Allez chercher notre butin!»

Ottawa a offert 46,2 milliards $ sur dix ans, soit le sixième de ce que les provinces demandaient.

«C'est inacceptable», a tranché M. Tanguay, mercredi matin, en mêlée de presse au Parlement.

«François Legault ne doit pas se déclarer satisfait du résultat. (....) Il doit se battre pour aller chercher notre butin à Ottawa. Il doit penser aux patients sur les listes d'attente. Je vois un premier ministre résigné qui n'en fait pas suffisamment pour aller chercher notre dû.»

Selon son collègue, le porte-parole libéral en matière de santé, André Fortin, même le fédéral «ne dit pas que c'est une offre finale» et les premiers ministres des provinces doivent donc «monter le ton».

«L'offre est insultante», a commenté pour sa part le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois. Selon lui, M. Legault «s'effondre, il s'écrase».

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, «doit capoter un peu» devant cette offre «non seulement insuffisante, mais ridicule», a jugé son collègue, le député Vincent Marissal.

Juste avant, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, y voyait l'échec de toute la stratégie de négociation de François Legault qui pense pouvoir faire des gains au Canada, sans brandir l'indépendance.

«Il y a comme un constat d'échec. Personne ne pouvait dire que le résultat obtenu a du sens. Tous s'entendaient pour dire que: "nous serons incapables d'offrir de façon pérenne des services de santé".»

Son collègue Pascal Bérubé, qui connaît M. Legault depuis longtemps, a senti de la résignation chez lui.

Mardi, François Legault a qualifié de «nettement insuffisant» le «montant total» préconisé par Ottawa pour hausser le Transfert canadien en matière de santé (TCS).

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne