Une Néo-Écossaise poursuit Voile Canada et sa filiale provinciale


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Par La Presse Canadienne, 2025
HALIFAX — Une ancienne membre du programme d'entraînement olympique de voile de la Nouvelle-Écosse poursuit les organismes national et provincial de ce sport, alléguant qu'ils n'ont pas réagi lorsqu'elle a signalé une agression sexuelle.
La plaignante, originaire de la Colombie-Britannique, affirme avoir été agressée en juillet 2024 alors qu'elle s'entraînait et travaillait comme entraîneuse de voile en Nouvelle-Écosse. Elle avait 21 ans à l'époque.
La poursuite, d'une valeur de 9 millions $, allègue que la plaignante a signalé l'agression 10 jours après les faits à ses superviseurs de Voile Canada et de Voile Nouvelle-Écosse, qui l'ont ignorée et ont exercé des représailles.
«Ma cliente a signalé le viol, mais les autorités de voile ne l'ont pas prise au sérieux. Voile Canada et sa filiale néo-écossaise ont manqué à leurs obligations envers ma cliente», a déclaré Mike Smitiuch, l’avocat de la plaignante, dans un communiqué.
Après avoir signalé l'agression sexuelle, ses superviseurs de Voile Canada et de Voile Nouvelle-Écosse l'ont retirée des communications et des discussions de groupe de l'équipe, et plusieurs coéquipières l'ont bloquée sur les médias sociaux, selon la poursuite. La plaignante affirme également avoir été exclue des entraînements.
«Il s'agit d'un cas où un groupe tente de faire disparaître l'accusation de viol portée contre une jeune femme», a déclaré Me Smitiuch.
La poursuite allègue qu'aucun des défendeurs nommés ni les organismes n'ont signalé l'agression au Bureau du Commissaire à l'intégrité dans le sport, un organisme qui administre le code de conduite des organisations sportives financées par le gouvernement fédéral. Depuis le 1er avril, ce code est administré par le Centre canadien pour l'éthique dans le sport.
Dans un communiqué, Kate MacLennan, présidente du conseil d'administration de Voile Canada, a déclaré que l'organisation coopérerait pleinement avec la procédure judiciaire.
«Nos pensées vont à la plaignante. Chez Voile Canada, nous sommes déterminés à être l'un des sports les plus sécuritaires et les plus inclusifs du système sportif canadien», a-t-elle affirmé.
Voile Canada a été informée de la situation l'année dernière, a-t-elle précisé, et a depuis collaboré avec des partenaires du Bureau du Commissaire à l'intégrité dans le sport pour assurer le respect de toutes les politiques.
La plaignante s'est entraînée avec l'équipe olympique de voile de la Nouvelle-Écosse et a travaillé comme instructrice de voile au Royal Nova Scotia Yacht Squadron. La poursuite allègue qu'après avoir signalé l'agression, elle a subi du harcèlement continu au travail, notamment en étant encouragée à fournir des détails sur l'agression présumée devant ses collègues.
Le Royal Nova Scotia Yacht Squadron a indiqué qu'il ne commenterait pas les allégations, car elles sont devant les tribunaux. Dans une déclaration, il a affirmé que «la sécurité, le respect et le bien-être de tous les membres et participants demeurent notre priorité absolue» et qu'il continue de «renforcer les programmes, les politiques et la culture afin de garantir que la voile se déroule dans un environnement sécuritaire, solidaire et inclusif».
La poursuite allègue qu'à l'automne 2024, les entraîneurs et les employés des organisations de voile ont planifié une action coordonnée pour dissimuler l'agression. La poursuite allègue que les organisations ont manqué à leur obligation de signaler tout soupçon raisonnable de maltraitance, d'abus ou de représailles d'ordre sexuel, et n'ont pas fourni à la plaignante une protection ou un soutien adéquat.
La poursuite allègue également qu'elles n'ont pas appliqué la suspension ou le renvoi des entraîneurs et des athlètes présumément impliqués.
La poursuite a été déposée devant la Cour supérieure de l'Ontario, la province où se trouve le siège social de Voile Canada. Elle réclame 9 millions $ de dommages et intérêts.
Voile Nouvelle-Écosse n'était pas immédiatement disponible pour commenter et aucune des allégations de la poursuite n'a été examinée en justice.
Emily Baron Cadloff, La Presse Canadienne