Éditorial
Chapeau Monsieur Legault!
J'habitais la banlieue Ouest de Montréal lorsque la tempête de verglas est survenue en janvier 1998. Rien à voir avec la crise actuelle de pandémie du coronavirus mais quand même, un moment dans l'histoire du Québec où la vie citoyenne, particulièrement citadine, s'est figée, littéralement. Je sais très bien, j'étais en plein dedans.
Il y a cependant un élément marquant dont je me rappelle, similaire ou presque, entre les deux événements: le leadership du premier ministre québécois.
En 1998, dès les premiers moments de la crise, Lucien Bouchard, qui assurait les destinées de la province, rencontrait la presse tous les jours à la même heure, flanqué du grand patron d’Hydro-Québec. André Caillé, pour faire état de la situation.
En 2020, le premier ministre François Legault, flanqué du directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda, rencontre la presse tous les jours à la même heure pour faire le point sur la situation.
Si les deux hommes ont des styles bien différents, ils manifestent cependant les mêmes aptitudes nécessaires dans les cas d'urgence: tête froide, fermeté, leadership, clarté, transparence, rassurance, rigueur, direction et solution.
Dans le cas de Bouchard, il avait le « luxe» de savoir que la situation, localisée au seul Québec, allait revenir à la normale dans un avenir de quelque mois.
Ce n'est pas le cas pour François Legault qui ne sait quand la lumière au bout du tunnel réapparaîtra. Ici, personne sur la planète ne connaît la date de péremption de cette pandémie et les quatre coins du monde sont dans le même bateau, une embarcation qui compte également de nombreux capitaines!
C'est tout à l'honneur de M. Legault de garder le cap et d'être capable de dire à sa population de quoi il en retourne. Un vrai leader ne laisse pas trainer les choses. Le premier ministre est aussi habile à télégraphier ses messages pour que tout le monde comprenne. Et le taux de réponse aux appels qu'il a lancés parle de lui-même.
Je vous lève mon chapeau, Monsieur Legault, pour votre stature d'homme d'État. Aussi, je paraphrase Jacques Parizeau qui, au lendemain de la crise politique provoquée par la mort de l'Accord du Lac Meech, s'était adressé à Robert Bourassa en ces termes: « Et je dis [...] à mon premier ministre, je vous tends la main.»
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