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Écoute bien ça!

Deux amis, cinq nuits blanches et 63 millions de dollars

durée 07h00
31 janvier 2022
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Le lundi 28 janvier 1985, il y a 37 ans, prenait place le 12e gala des American Music Awards. Belle cuvée! 

Parmi les lauréats on compte : Cyndi Lauper, Tina Turner, Lionel Ritchie ou encore Bruce Springsteen. Après la cérémonie, pas d’« after party » : tout ce beau monde est convié à une « nuit de travail » au A&M Recording Studio. Le matin du 29 janvier, à 8 h, ils auront enregistré une chanson valant plus de 63 millions de dollars : We Are the World.

Courtoisie de Hubert Théberge

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Courtoisie de Google Maps

Petite histoire sous forme de conte
Il y a fort longtemps (37 ans), le roi du royaume de la pop (Michael Jackson) reçut l’invitation de son ami Lionel Ritchie à composer une ode qui viendrait en aide aux paysans les moins fortunés de la planète.

Ils s’enfermèrent pendant cinq nuits consécutives dans la forteresse d’Hayvenhurst (Maison de la famille Jackson) pour composer la musique et les paroles d’un hymne merveilleux qui sera chanté par les sujets les plus talentueux du royaume.

Contexte en type magazine musical 1
Les deux maîtres de la pop ont passé de longues heures à essayer de pondre une chanson qui serait aimée par le monde entier. Si Jackson écrit la majeure partie des couplets en s’inspirant de l’actualité et de la Bible c’est cependant Ritchie qui trouve la ligne clé « we are the world, we are the children ».

Ensemble, ils décidèrent de faire de cette ligne un refrain à la mélodie bien huilée qui sera répété 11 fois à la fin de la chanson pour en faire un hymne à la manière des mantras orientaux. C’est exactement la même chose pour des chansons comme Hey Jude, Give Peace a Chance ou encore plus proche de nous, au Québec: Un Musicien parmi tant d’autres d’Harmonium. Trois chansons rassembleuses qui utilisent toutes le même procédé : la répétition d’une ligne parfaite.

Petite histoire sous forme de conte prise 2
Les sujets de toutes les provinces (états) du royaume affluèrent vers la ville angélique (Los Angeles) pour entamer l’hymne au partage : Dylan arriva du Minnesota, Ray Charles de la Géorgie, Lady Diana Ross de Détroit, Willie Nelson du Texas et même Springsteen de la contrée de Jersey.

Contexte en type magazine musicale 2
C’est d’ailleurs Bruce Springsteen (The boss) qui a sauvé les meubles pendant l’enregistrement, alors que les chanteurs plus rock ne prenaient pas le travail au sérieux. Voici une version très romancée de la scène.

Dialogue inspiré des tragédies grecques

-Les chanteurs rock en chœur : On a en plein le dos de votre We Are the World. C’est de la musique d’ascenseur.

-Springsteen : Elle est bien, cette chanson.

-Chanteurs rock : C’est vraiment nul et ça va nuire à notre crédibilité auprès des fans de rock. Il est 1h du matin, on devrait aller au party du American Music Awards.

-Springsteen (autoritaire) : On n’est pas ici pour faire la fête, le rock c’est dans l’interprétation, pas dans la chanson. Je vais vous prouver que quand on y met du cœur, tout peut être rock.

-Chanteurs rock : (silence entendu)

Et sérieusement, ce serait ce qui expliquerait pourquoi Springsteen force autant sa voix lorsqu’il a des solos dans la pièce.

Opinion d’Hubert 
La chanson a évidemment trop joué, mais elle demeure un rare exemple de chanson pop réellement touchante. Toutes ces grandes voix qui se renvoient la balle avant d’entamer un refrain irrésistible (à 3 minutes 8 secondes), ça me renverse. Le chœur fonctionne merveilleusement bien et il faut en remercier Quincy Jones, producteur de génie derrière des centaines de hits des années 60 et surtout fraîchement auréolé de la réalisation de l’album le plus vendu de l’histoire : Thriller (1982). Quincy Jones est celui qui a stratégiquement placé des rubans adhésifs au nom de chacune des stars sur le plancher du studio. Ce fut tout un casse-tête de tonalités mais c’était surtout pour éviter que ceux qui ne s’aiment pas soient voisins de micro.

Il y a un autre moment, qui me donne le frisson, : c’est le passage chanté par Ray Charles en solo. Ça me saisit de voir la légende de l’époque du music-hall (Charles a commencé à chanter dans les années 40), riche d’une vie extrêmement difficile se joindre aux vedettes actuelles pour aider les enfants qui sont nés, comme lui, dans une extrême pauvreté.

Par ailleurs il est intéressant de savoir que les 63 millions de profits de la chanson sont réellement allés aux organisations qui travaillent à fournir de la nourriture et des ressources aux familles les plus pauvres d’Afrique.

Je pensais terminer avec un poème évocateur, mais je me contenterai d’ajouter que lorsque cinq nuits de travail se transforment en des millions de dollars en nourriture pour le tiers monde, on peut vraiment parler du pouvoir de la musique. À cette époque, celui qui avait le plus de pouvoir était bien sûr le roi Michael.

Par Hubert Théberge

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