Branle-bas de combat entre un propriétaire et son locataire

Par Josiane Yelle
Francis Michaud n'acceptera pas de faire des baux verbaux avec ses locataires de sitôt. Gestionnaire du 314 rue Sanche à Rosemère, l'homme a passé un mauvais quart d'heure, le 18 août dernier, alors qu'il a tenté de vider l'appartement d'un locataire qui, malgré un avis de non-renouvellement, ne semblait pas prêt de quitter les lieux.
Le 1er août, Shawn Fitzgerald aurait dit au gestionnaire de l'immeuble qu'il ne renouvelait pas son bail, qu'il ne paierait pas le mois d'août et qu'il serait parti au plus tard le 14e jour du mois.
Or, le 18, la petite famille semblait toujours là et M. Michaud ne parvenait pas à entrer en contact avec l'occupant. «Il est pratiquement impossible de lui parler. Ses rideaux sont toujours fermés et lorsque je vais cogner, il ne répond pas.»
Sachant qu'une nouvelle locataire doit rentrer sous peu, Francis Michaud et sa femme entreprennent alors de vider l'appartement et d'entreposer les biens dans leurs propres remorques fermées qui se trouvent à l'arrière du logement. «Je suis loin d'avoir sorti ses affaires comme un sauvage. Je n'ai même jamais débranché le réfrigérateur», précise M. Michaud. On a fait changer les serrures et j'ai laissé un avis dans la porte, lui stipulant de communiquer avec moi.»
Appel à la police
À 22 h 30, au moment où la famille Fitzgerald arrive et que le locataire prend conscience des serrures changées, il aurait pris une patte de chaise en métal et aurait donné des coups dans la porte de la résidente du bas, Henrika Desharnais, la fille du gestionnaire.
«Je dormais, ça m'a réveillée et j'ai tout de suite appelé la police. Je savais que c'était lui. C'est un homme violent», affirme la jeune femme dans la vingtaine à qui l'homme aurait d'ailleurs déjà proféré des menaces de mort.
Shawn Fitzgerald serait alors allé frapper dans la porte de son propre appartement et les policiers seraient arrivés au même moment.
Pas assez réglementé
À la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville, le sergent Martin Charron indique que les policiers ont dû rester sur les lieux de nombreuses heures. «Ils se sont assurés de prévenir quelconque crime, mais il faut savoir que nous n'avons pas juridiction partout, note-t-il. Dans ce cas-ci, notre travail était de s'assurer que ça ne dégénère pas, mais pour le reste, c'est plutôt à la Régie du logement de s'occuper du dossier.»
Les policiers ont alors calmé les tensions et la famille a pu rentrer dans son appartement.
Un dossier était bel et bien ouvert à la régie. «Mais les baux verbaux ne sont pas assez règlementés, lance Francis Michaud. Ça ne devrait même pas être admis. Avec un bail verbal, à partir du moment où un locataire décide de ne pas renouveler, il doit quitter. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé et il ne voulait pas signer de bail écrit.»
Des antécédents
Dans les jours suivants, l'homme a tranquillement commencé à déménager des boîtes. «J'ai offert de faire un voyage avec ma remorque, mais il ne veut pas qu'on sache où il s'en va», croit Francis Michaud.
Sa femme, elle, dit carrément avoir peur de l'homme. «L'ancienne propriétaire est également allée en cour.»
Henrika Desharnais renchérit. «Il a déjà volé mes chèques d'impôt. J'ai dû faire contrôler mon numéro d'assurance sociale, indique-t-elle. Il regardait même par mes fenêtres.»
Quoi qu'il en soit, l'homme avait toujours payé son loyer jusqu'en août.
Il semblerait toutefois qu'il est connu du milieu policier. «Un agent m'a dit que ça faisait une dizaine d'années qu'il le connaissait», conclut le gestionnaire de l'immeuble qui compte bien ne pas laisser l'affaire là.
Nous n'avons pas été en mesure d'entrer en contact avec Shawn Fitzgerald.
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