Une victime d'inceste se confie
Par Simon Dessureault
Le 25 août dernier, au Palais de justice de Saint-Jérôme, un père de quatre enfants a été reconnu coupable d'agression sexuelle et de grossière indécence envers l'un de ses enfants. Les évènements se sont entre autres produits à Sainte-Thérèse et Boisbriand, entre 1981 et 1984. La victime a raconté son histoire à L'Écho de la Rive-Nord.
En tout, le père faisait face aux chefs d'accusation suivants: grossière indécence, agression sexuelle, sodomie, voies de fait armées, attentat à la pudeur et voie de fait simple. Pour le chef d'accusation d'attentat à la pudeur, il y a arrêt conditionnel des procédures vu le verdict de culpabilité sur la grossière indécence. Le père a été acquitté par rapport aux accusations de voie de fait simple, sodomie et voie de fait armée.
La victime
Préférant garder l'anonymat et puisqu'il était mineur au moment des faits, Réjean sera le nom fictif de la victime. «Les abus sexuels ont commencé quand j'avais 11 ans. Mon père fonctionnait toujours de la même façon. Durant la nuit, quand j'étais endormi, il venait toujours me réveiller pour me faire descendre aux étages inférieurs et abuser de moi sexuellement. Souvent, il avait bu. Il faillait que je me tourne la tête, car son haleine était insupportable», explique la victime.
Après les premières enquêtes et les comparutions de base, le procès a commencé en octobre 2009. La sentence de cette affaire sera rendue le 9 novembre prochain, au Palais de justice de Saint-Jérôme.
La comparution a été quelque chose de très éprouvant pour Réjean. «J'ai passé plus de 4 h à me faire interroger. C'était énormément stressant. Ça te ramène plein d'émotions. Avec les années, je m'étais fait une carapace afin de ne pas trop penser à cela et pouvoir vivre normalement. Là, je n'ai pas eu le choix de me replonger là-dedans à fond», témoigne-t-il.
Conséquences
Même si Réjean réussit à vivre normalement aujourd'hui, alors qu'il a un emploi et son autonomie, ces gestes subis durant son enfance ne sont pas sans conséquence. «Ça m'a occasionné des séquelles psychologiques importantes et ça m'a amené à être agressif parfois. J'étais un peu plus rebelle que les autres et j'ai aussi été plusieurs années à consommer de la drogue. J'en avais besoin comme échappatoire. J'ai également eu de la difficulté à m'impliquer en couple. J'ai cependant toujours été capable de travailler et depuis 10-15 ans, je suis un employé à l'heure», explique l'homme maintenant âgé de 40 ans.
C'est le petit frère de Réjean qui a été le premier à dénoncer cette situation à la police, en septembre 2006. Ce dernier croit que son père pourrait avoir fait d'autres victimes.
Quelques statistiques
Selon les plus récentes statistique de l'Agence de santé et des services sociaux des Laurentides, en 2008, au Québec, par 100 000 habitants, 69 ont été victimes d'agressions ou d'infractions sexuelles. Pour la région des Laurentides, c'est 76 sur 100 000 habitants, ce qui est donc plus élevé que la moyenne provinciale.
Les ressources disponibles dans la région
- Le CAVAC Laurentides
- Le Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALAS)
- Le CSSS Thérèse-De Blainville (Des travailleurs sociaux sont disponibles 24 h sur 24h, sept jours par semaine.)
- Le Centre jeunesse des Laurentides
- L'hôpital St-Eustache et l'hôpital de Saint-Jérôme
- Le Centre d'hébergement Le Mitant
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