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Il dort avec la meurtrière de sa mère à son insu

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27 avril 2011
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Par Josiane Yelle

Stéphane Grégoire est victime deux fois plutôt qu'une. Il a dû faire le deuil de sa mère, assassinée en 2007 par sa propre femme, et doit également composer avec l'enquête policière et le système judiciaire qui, depuis quatre ans, ne font qu'étirer son calvaire.

En 2007, le père de M. Grégoire revient chez lui et découvre le corps de sa femme, Francine Coderre-Grégoire, baignant dans une marre de sang et portant des marques de lacération et de strangulation.

La police soupçonne alors le mari, puis le fils de la victime, Stéphane Grégoire. « Tour à tour, ils nous ont monté l'un contre l'autre jusqu'à ce que le polygraphe nous lave de tout soupçon. Ils nous ont fait douter l'un de l'autre. Comment peut-on faire son deuil dans de telles conditions? », se questionne M. Grégoire.

La conjointe de ce dernier, Mariny Chav, n'est toutefois pas blanche comme neige. Après deux ans d'enquête, la Sûreté du Québec l'arrête en septembre 2009. Elle est alors accusée de meurtre au second degré, auquel elle plaide coupable. Elle est ensuite incarcérée durant huit mois jusqu'à ce qu'elle soit libérée en attente du prononcé de sa sentence. Celui-ci demeure toujours inconnu. La cause est remise à répétition.

Une meurtrière sans scrupule

Ayant hérités de la maison de Lorraine, Stéphane Grégoire, Mariny Chav et leurs deux enfants y avaient emménagé. « Imaginez. Pendant un an, j'ai dormi dans le lit de ma mère avec son assassin à mon insu. Elle portait ses vêtements et ses bijoux sans scrupule. Je lui racontais tout. Elle me disait de ne pas m'inquiéter, que tout allait bien aller », raconte l'homme de 37 ans.

Un deal de la couronne ?

Qui plus est, Mariny Chav a plaidé coupable à une accusation d'homicide involontaire, alors que des éléments tendent à démontrer que le geste était prémédité.

Il pourrait s'agir d'un deal de la couronne pour éviter un procès, croit M. Grégoire.

« Comment une mort par strangulation peut-elle être involontaire ? Mariny ne voyait jamais ma mère. Pourquoi serait-elle allée chez elle et pourquoi aurait-elle stationné sa voiture au coin de la rue plutôt que dans l'entrée de la résidence ? » Plusieurs questions demeurent sans réponses.

Quelque temps avant les événements, la victime avait même envoyé à son fils une lettre de 18 pages dans laquelle elle tentait de démontrer à Stéphane Grégoire que Mariny Chav était manipulatrice et contrôlante. Elle le mettait en garde contre celle-ci.

Il en avait toutefois fait fi. « Aujourd'hui, ça ne me rend pas fier. Si je l'avais lu, peut-être que tout ça ne serait pas arrivé. Je crois que cette lettre est ce qui a poussé Mariny à commettre le meurtre. Je lui faisais tellement confiance qu'elle avait accès à tout. »

Des démarches onéreuses

La situation s'est envenimée davantage quand Mme Chav a demandé la garde de ses enfants, deux jours après qu'elle eût retrouvé sa liberté. S'est alors entamé un long processus judiciaire. Les démarches ont déjà coûté quelque 70 000 $ à M. Grégoire.

Le père de famille est au bout du rouleau. Il a dû emménager avec son père dans la nouvelle demeure de celui-ci, car la maison de Lorraine, dont il a hérité, ne se vend pas et toutes ses économies passent en frais d'avocats.

« Les procédures sont trop longues, déplore Stéphane Grégoire. Tant que le dossier ne sera pas réglé au criminel, on ne pourra pas faire avancer les démarches quant à la garde des enfants. Elle les voit lors de visites supervisées aux deux semaines. Comment la société peut-elle accepter qu'une criminelle ait de tels droits et qu'elle puisse tout simplement être en liberté? Elle, elle n'a plus rien à perdre. Mais moi, j'ai peur pour mes enfants et je demeure un père intérimaire tant et aussi longtemps qu'elle ne perdra pas ses droits ».

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