Un agriculteur a maille à partir avec Hydro-Québec

Par Josiane Yelle
Un agriculteur de Sainte-Anne-des-Plaines a acquis des terres sans savoir que d'imposants haubans servant à maintenir des poteaux d'Hydro-Québec lui causeraient bien des soucis.
Denis Alarie indique qu'il ne les voyait pas au moment d'effectuer l'achat en 2008, car l'ancienne ligne de chemin de fer du Canadien Pacifique, abolie en 1963, passait tout près de la ligne électrique. Selon celui-ci, le sol était près de dix pieds plus haut.
Aucune servitude n'apparaissait non plus sur le certificat de localisation et au Bureau de la publicité des droits. « S'il en avait eu une, il me semble que quelqu'un l'aurait trouvée », croit M. Alarie.
Or, selon son avocat, Me Robert Brunet, Hydro-Québec prétend qu'il y existe bel et bien une servitude. La société d'État n'aurait toutefois aucun papier pour le prouver. « Ils disent qu'ils ont un droit, mais ils ne savent pas lequel. C'est aussi ridicule que ça. Ils n'ont rien entre les mains. »
Malgré une série de correspondances, les demandes n'ont rien donné qui vaille. Selon M. Alarie, Hydro-Québec refuse d'enlever les haubans ou d'acquérir une partie des terres afin de s'approprier l'espace. Denis Alarie n'a donc eu d'autres choix que d'entamer des procédures judiciaires.
D'importantes conséquences
Pour l'agriculteur, les pertes sont toutefois considérables. La personne à qui il sous-loue cette section de sa terre pour près de 5000 $ par année refuse de renouveler l'entente si rien ne change. Les possibilités d'abimer les câbles avec la machinerie agricole seraient trop élevées.
Denis Alarie indique aussi que l'attirail lui cause d'importantes pertes d'espace. Les haubans - il y en a plusieurs sur un seul poteau - se situent à des distances d'environ 30 pieds de ce dernier. « C'est sans compter les employés qui passent sur mes terres sans faire attention. Je ne peux plus tolérer ça », dit-il.
Jusqu'à maintenant, le résidant de Sainte-Anne-des-Plaines a dépensé environ 7000 $ en frais d'avocats. « Je vais prendre tous les recours possibles pour qu'Hydro-Québec respecte ma propriété. Autrement, les terres ne seront plus vendables », croit celui-ci.
Pour Me Brunet, il est décevant et inacceptable de « traiter les gens avec une telle désinvolture en plus de leur faire perdre du temps et de l'argent ».
La société d'État n'a pas voulu répondre aux questions du journal, puisque le dossier est judiciarisé.
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