Le Commensal croit le Faubourg responsable de ses difficultés

Par Josiane Yelle
N'ayant pas obtenu l'achalandage espéré dans leur restaurant du Faubourg Boisbriand, le franchisé Sylvain Marchand et la bannière Commensal sont déterminés à se faire dédommager. Bien qu'ils aient perdu leur cause en Cour supérieure en octobre dernier, ils entendent demander à la Cour d'appel de réviser la décision.
Dans la poursuite, les locataires demandaient la résiliation du bail ainsi que le remboursement du loyer payé et des améliorations faites au local.
Ils indiquent que les responsables de Gestion centre d'achat Faubourg Boisbriand n'auraient pas respecté leurs obligations en ne complétant pas la construction du centre commercial. Plus particulièrement, ils leur reprochent de ne pas avoir complété la section « Village Lifestyle » et de ne pas y avoir construit un hôtel et un cinéma.
Cette section est définie comme un espace Village avec boutiques, restos et services à l'atmosphère conviviale, lequel se trouve à même le centre commercial et ses grandes surfaces.
Selon le document de la cour, le chiffre d'affaires du restaurant aurait donc été inférieur aux prévisions. Les locataires ont mentionné qu'ils n'auraient pas conclu le bail, en 2009, s'ils avaient su comment le projet du Faubourg Boisbriand évoluerait.
M. Marchand s'est dit mécontent. « On a vu des plans avec des noms de commerces dessus et avec un paquet d'affaires. On a signé de bonne foi en pensant que ça se réaliserait dans les délais. Le Village devait être complet au printemps 2009. »
La bannière Commensal, elle, n'a pas souhaité commenter le dossier. Les responsables se sont contentés d'indiquer qu'ils en appelaient de la décision.
Une décision en faveur du Faubourg
Selon le jugement, « la preuve présentée ne permet pas de conclure que Gestion centre d'achat Faubourg Boisbriand et Location Faubourg Boisbriand ont contrevenu à leurs obligations en vertu du bail ni que ces contraventions sont la cause des déficits d'opération ».
On apprend également que 52 000 pieds carrés d'espaces commerciaux ont été construits jusqu'à maintenant dans la section « Village Lifestyle » et que 85 % desdits espaces sont loués. « Il en reste certes 170 000 pieds carrés à construire, mais 60 % de ces espaces font déjà l'objet de négociations avec des locataires potentiels », peut-on lire.
En ce qui a trait au centre commercial lui-même, lequel comprend les commerces de grande surface, il reste 130 000 pieds carrés à construire. « À l'heure actuelle, le Faubourg Boisbriand est loué à 96 %. »
Au sujet de l'hôtel et du cinéma, la défense indique qu'il « ne s'agissait que d'une possibilité et non d'une promesse [.]. » De surcroît, « il faut noter qu'en 2009, tous les restaurants de la chaîne sont déficitaires par rapport au budget ».
D'autres commerçants mécontents
Le restaurant Commensal n'est toutefois pas le seul locataire du Faubourg Boisbriand à ressentir les conséquences d'un achalandage qui ne correspondrait pas à celui prévu initialement.
Le propriétaire du restaurant Kabab, Éric Geday, indique que les loyers sont trop chers. « Je prends un petit salaire pour vivre, mais peut-être pas celui que j'espérais. » Questionné à savoir s'il cherchait à vendre, il a indiqué qu'il ne dirait pas non s'il avait un bon acheteur.
Chez Vacances Le Faubourg, Martine Phaneuf avoue que les affaires vont mieux qu'au début, mais que ce n'est pas ce qui avait été promis. « Ils ne font rien pour nous aider. On a un loyer chargé à 100 %, mais le Faubourg ne fonctionne pas à pleine capacité. Et en trois ans, le loyer a augmenté de 600 $. » Il lui en coûte actuellement 4900 $ pour louer son local.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.