Le restaurant de Lino Zambito est sous surveillance policière 24 heures sur 24.
À la suite de son témoignage percutant à la Commission Charbonneau, Lino Zambito, ses proches et son commerce ont été placés sous haute protection par la Sûreté du Québec, lundi soir.
L’Agence QMI a appris qu’une voiture de police, avec deux agents à bord, était maintenant postée en permanence devant la résidence de Lino Zambito. La maison de son père, celle de son ex-conjointe, ainsi que son restaurant, tous situés sur la Rive-Nord de Montréal, étaient soumis à la même protection.
Selon les informations obtenues, les quatre endroits étaient déjà sous surveillance policière depuis vendredi, au lendemain du premier jour du témoignage de M. Zambito à la Commission Charbonneau. Il s’agissait cependant de policiers municipaux à bord de véhicules banalisés.
On ignorait toutefois si Lino Zambito, ancien entrepreneur en construction, avait fait l’objet de menaces. La décision de la Sûreté du Québec pourrait aussi être une mesure préventive à la suite des allégations compromettantes faites par M. Zambito.
L’homme d’affaires a effectivement écorché plusieurs personnes lors de son témoignage, telles que Vito Rizzuto, Tony Accurso, des ingénieurs de la Ville de Montréal et même Union Montréal, le parti du maire Gérald Tremblay.
Selon lui, ceux-ci seraient liés de près au « système » de collusion dans l’octroi des contrats en construction. Ce stratagème aurait été entretenu par la mafia, qui aurait prélevé une commission de 2,5 % sur chacune de ces ententes.
Lundi, M. Zambito a aussi affirmé que le parti du maire Tremblay récoltait, quant à lui, 3 % du montant des contrats de construction. Un ingénieur influent de la Ville, Gilles Surprenant, aurait aussi perçu une somme équivalente à 1 %.
Le parrain de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto, aurait agi comme un arbitre, un « médiateur » qui régissait l’octroi des contrats aux différentes entreprises de construction.
Lino Zambito, aujourd'hui restaurateur, est visé par des accusations de fraude. L'homme d’affaires n’est plus dans le domaine de la construction depuis la faillite de l’entreprise Infrabec qu’il coprésidait avec son père, en 2011.
Son témoignage à la Commission Charbonneau devait se poursuivre mardi.
- Avec la collaboration de Maxime Deland
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.