Pontbriand était préoccupée et énervée après son interrogatoire
Par Valérie Gonthier
Préoccupée, énervée et même paniquée. C’est dans cet état d’esprit que l’ex-enseignante Tania Pontbriand a subi son interrogatoire policier en mai 2007 peu après son arrestation.
Pour la première fois depuis le début de son procès il y a 15 mois, la femme a pris la parole devant la cour. Elle a donné sa version des faits du déroulement de sa rencontre avec les enquêteurs, qui a durée plus de six heures.
C’est la défense qui a choisit de faire entendre Mme Pontbriand, accusée d’avoir agressé sexuellement un mineur alors qu’elle était en position d’autorité vis-à-vis de lui, entre 2002 et 2004. Elle a donc témoigné lors d’un voir-dire, afin que le juge tranche quant à l’admissibilité en preuve des paroles qu’elle aurait dites à la sortie de la salle d’interrogatoire en mai 2007.
Lors de son discours qui passait du français à l’anglais, la femme de 42 ans a nié les propos qu’ont tenus les enquêteurs Luc Larocque et Roger Monette, en cour la veille.
Ces derniers ont raconté qu’une fois l’interrogatoire terminé et les caméras fermées, Mme Pontbriand semblait plus détendue, évoquant même la possibilité qu’ils aient prendre une bière tous ensemble.
« Je n’ai jamais parlé d’aller prendre un verre. D’abord, je n’étais pas en condition de le faire, j’étais enceinte. Et en plus, je ne suis pas une personne qui boit de l’alcool », a-t-elle dit, sèchement.
L’ancienne enseignante a raconté qu’elle se sentait « inconfortable » et se souvient d’avoir demandé à plusieurs reprises de quitter.
« J’étais distraite parce que je pensais à mon enfant de six mois qui était à la maison, j’avais des problèmes de poitrine et mon chandail était tout mouillé », a-t-elle dit, mentionnant qu’elle allaitait à ce moment.
Selon elle, après l’interrogatoire, les enquêteurs l’auraient encouragée à leur parler et à « dire la vérité ».
En réponse à Roger Monette qui lui aurait lancé qu’il faut admettre nos erreurs, elle aurait répliqué qu’elle « a fait des erreurs dans sa vie, mais qu’elle n’était pas là pour confesser celles que vous voulez que je confesse ».
Questionnée à plusieurs reprises en contre-interrogatoire par l’avocate de la Couronne, Me Caroline Lafleur sur la signification de ces paroles, Mme Pontbriand a haussé le ton et parlait très vite.
« J’étais énervée, paniquée pour mon enfant. Je devais rentrer à la maison. J’avais un besoin physique de rentrer chez nous », a-t-elle.
Malgré ses préoccupations, Mme Pontbriand soutient que les policiers l’ont bien traitée.
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