Des pièces seraient toujours sous terre
Par Simon Laliberté
SAINTE-THERESE- Gestionnaire du complexe funéraire de Sainte-Thérèse, Denise Savaria a été au cœur de la tragédie qui avait coûté la vie aux 111 passagers et 7 membres de l’équipage du vol DC-8 des Lignes aériennes Trans-Canada. Certaines pièces de l’avion seraient toujours enfoncées dans le sous-sol de Blainville.
L’année 1963 a été très mouvementée pour Denise Savaria. Cette citoyenne de Sainte-Thérèse a dû gérer les opérations du complexe funéraire de Sainte-Thérèse en l’absence de son mari, Maurice Savaria.
Sous les ordres du coroner, M. Savaria participait activement aux fouilles qui ont suivi l’écrasement du vol DC-8 des Lignes aériennes Trans-Canada, ancêtre d’Air Canada.
« Dans les premiers jours qui ont suivi le drame, mon mari (Maurice Savaria), travaillait 18 heures par jour sur le site de l’écrasement. On croyait toujours qu’on allait retrouver quelqu’un vivant », se souvient Denise Savaria.
L’impact avait toutefois été trop violent et seules des mains retrouvées ici et là sur le site de l’écrasement ont permis d’identifier quelques passagers. « Chaque jour, des sacs nous étaient envoyés au complexe funéraire. Des médecins légistes essayaient d’identifier les parties de corps que nous recevions », a expliqué Mme Savaria.
À un certain moment, les autorités ont même dû dépêcher des trains réfrigérés. « Nous n’avions pas le droit d’enterrer les bouts de corps et il commençait y avoir une odeur », a décrit Denise Savaria.
Des conditions difficiles
Les conditions de recherche ont été extrêmement difficiles pour les secours dépêchés sur les lieux. Dans un premier temps, il a fallu construire une route pour avoir accès au cratère créé par l’impact.
«Le jour du drame, il y avait eu de grosses averses rendant le terrain très boueux. Le premier soir des recherches, la température a chuté si bien que le sol a gelé et l’eau accumulée restait en surface. C’était trop froid pour porter des bottes de caoutchouc et trop mouillé pour porter des bottes d’hiver », a décrit Denise Savaria.
Lorsque les enquêteurs ont tenté de sortir les pièces de l’avion à l’aide de machineries, le sol en glaise du secteur a nui aux manœuvres. « Ça créait une succion si bien qu’ils n’ont pas été capables de sortir toutes les pièces de l’avion. Certaines parties de l’avion seraient toujours enfouies », a affirmé l’ancienne gestionnaire du complexe funéraire.
Selon les données du rapport d’accident, le lieu d’impact de l’écrasement correspondrait au secteur de la rue des Grives à Blainville, près de la 92e avenue Ouest.
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