Plusieurs questions demeuraient encore sans réponse, dimanche, au lendemain de l’incendie dans lequel un couple et leurs trois jeunes enfants ont été gravement intoxiqués par la fumée, à Sainte-Thérèse. L’une de ces questions concerne le fonctionnement du matériel utilisé par les services d’urgence.
Vers 7 h 30, samedi, les policiers ont été les premiers à arriver sur les lieux de l’incendie d’un logement d’un quadruplex de la rue Saint-Charles. Un article de fumeur avait déclenché le feu et une épaisse fumée avait envahi le logement, et sortait par les fenêtres.
Les policiers ont dû défoncer la porte pour sortir les cinq occupants du logement en flammes.
Selon certains témoins, qui ont prêté assistance aux policiers, des bonbonnes d’oxygène ont alors été utilisées. Au moins l’une d’elles aurait été vide ou défectueuse.
«Nous avons entendu, par la bouche des médias, que certains équipements étaient peut-être défectueux, mais ce n’est pas des informations que nous avons pu valider», a indiqué Normand Lafleur, chef de division du Service de sécurité incendie de la Ville de Sainte-Thérèse.
«Ces équipements n’appartenaient pas aux pompiers», a-t-il précisé.
Le sergent Jean Cadieux, de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De-Blainville, a mentionné pour sa part que «tous les véhicules de patrouille sont munis d’une trousse qui contient notamment un défibrillateur et une bonbonne d’oxygène». M. Cadieux n’a pu par contre se prononcer sur le bon fonctionnement des appareils. D’autres informations pourraient être communiquées mardi.
Samedi, le sergent Martin Charron, responsable des relations avec les médias, a indiqué qu’il était «possible» que certains équipements aient pu faire défaut, sans pouvoir confirmer quoi que ce soit à ce sujet.
Les victimes toujours dans un état critique
L’état de santé des membres de la famille est demeuré inchangé depuis samedi soir.
Dimanche après-midi, Chantale Laberge, responsable des communications au CHU Sainte-Justine a confirmé que les trois enfants étaient toujours dans un état critique et que leurs vies étaient en danger.
Dimanche soir, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), a également fait le point sur l’état de santé des parents, par voie de communiqué.
L’homme de 41 ans, le père des enfants, est traité à l’Unité des grands brûlés depuis samedi matin. Il souffre de brûlures par inhalation sévère ainsi que de brûlures cutanées sur 24 % de son corps», a indiqué le CHUM. Il était dans un état critique, mais stable, dimanche soir.
Pour ce qui est de la mère, une femme de 46 ans, elle souffre de lésion par inhalation modérée, mais n’a pas de brûlures cutanées. On ne craint pas pour sa vie. Elle est traitée aux soins intensifs du CHUM.
Pas de détecteur de fumée
Par ailleurs, le Service de sécurité incendie a confirmé qu’il n’y avait pas de détecteur de fumée dans le logement où le brasier s’est déclaré.
Pourtant, la réglementation provinciale stipule que tout immeuble doit être muni d’un avertisseur de fumée par étage.
«Il est de la responsabilité du propriétaire d’en faire installer un et de la responsabilité du locataire d’en faire l’entretien, comme changer les piles, par exemple», a expliqué Normand Lafleur.
Une inspection doit d’ailleurs être faite tous les cinq ans par les pompiers de Sainte-Thérèse. En cas d’absence d’un avertisseur de fumée, ils en distribuent gratuitement.
«Nous sommes actuellement en train de vérifier si la résidence avait été inspectée ou si elle devait l’être prochainement», a ajouté M. Lafleur, précisant que cette information devrait être disponible en début de semaine.
L’Agence QMI a tenté de joindre le propriétaire de l’immeuble, Lucien Deslauriers, mais ce dernier n’avait pas retourné nos appels, en soirée, dimanche.