Thifault met en demeure les conseillers d'opposition

Par Eric Mondou
Les quatre conseillers de l’opposition de la Ville de Boisbriand ont reçu des mains de Patrick Thifault une mise en demeure quelques minutes avant que débute la séance de conseil municipal, mardi soir.
Celle-ci est liée aux révélations faites durant la conférence de presse que les membres de l’opposition ont donnée jeudi dernier au cours de laquelle ils avaient, selon M. Thifault, commis des propos mensongers qui porteraient atteinte à son intégrité.
Toutefois, Mario Lavallée, élu d’opposition, a qualifié la mise en demeure d’acte antidémocratique visant tout simplement à les museler. « Nous n’avons jamais diffamé contre M. Thifault, mais simplement répété ce qui a été entendu sous serment à la commission Charbonneau », a-t-il dit.
Lors de la séance d’hier, M. Thifault n’a pas voulu développer sur la nature exacte de la mise en demeure. Répondant à une question d’un citoyen, il a cependant admis qu’il l’avait lui-même écrite et qu’aucun avocat ne lui était fourni par la Ville.
« Lorsque j’ai reçu l’enveloppe, je croyais que c’était une lettre d’excuse », a pour sa part indiqué l’élu David McKinley, qui semblait mécontent lorsque la séance a débuté hier soir.
Les quatre conseillers de l’Équipe Sylvie St-Jean ont visiblement été peu impressionnés par cet avertissement puisqu’ils sont tous intervenus durant la séance afin de dénoncer rudement la décision de M. Thifault de rester en poste, même si celui-ci a avoué avoir reçu 3000 $ de l’entrepreneur Michel Lalonde au printemps 2009.
Séance houleuse
Après avoir rencontré les médias un peu plus tôt dans la journée, c’était au tour des citoyens d’avoir la version des faits de Patrick Thifault, bras droit de la mairesse.
Admettant devant une quarantaine de citoyens réunis qu’il avait bel et bien commis une faute, ce dernier a toutefois voulu préciser que Michel Lalonde n’avait jamais tenté de l’influencer pour avoir des contrats de la Ville.
« Le nombre de contrats accordés depuis 2009 à Génius Conseil le prouvent. Si on appelle ça avoir de l’influence… », a-t-il dit.
Sans cautionner le geste, Marlene Cordato a quant à elle signalé qu’elle n’avait pas la légitimité de lui demander sa démission et qu’elle nécessitait une réflexion plus longue pour se prononcer sur l’avenir de M. Thifault. Tour à tour, dans des discours parfois chargés d’émotion, les huit conseillers ont pris la parole, soit pour défendre leur collègue, soit pour lui demander qu’il se retire de sa fonction de conseiller.
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