Le député Ratthé a été suspendu de la CAQ

Par Charles Lecavalier
QUÉBEC - Le député caquiste Daniel Ratthé a été expulsé mardi du caucus de son parti après avoir été éclaboussé par des allégations «extrêmement sérieuses» de financement illégal.
Un témoin de la commission d’enquête sur l’industrie de la construction a affirmé aux enquêteurs que M. Ratthé a bénéficié de contributions illégales «importantes» durant sa campagne électorale malheureuse à la mairie de Blainville, en 2005. Le député a rencontré les enquêteurs, mardi matin.
Mis au courant, François Legault a immédiatement expulsé son whip. Daniel Ratthé va dorénavant siéger comme indépendant.
«Je lui ai demandé de se retirer jusqu’à ce que toute la lumière soit faite. Le témoin le vise, lui et son organisation de campagne de 2005», a dit M. Legault en point de presse. Il a qualifié les allégations «d’extrêmement sérieuses».
M. Ratthé jure qu’il n’a jamais entendu parler de financement illégal lors de sa campagne de 2005. C’est l’ancien député adéquiste et maire de Blainville, Pierre Gingras, qui était responsable du financement de sa campagne, a-t-il rappelé.
M. Gingras avait décidé qu’il ne se représentait pas. Il laissait ainsi la place à son dauphin, M. Ratthé. «Ça ne me vise, mais indirectement», a dit Daniel Ratthé en point de presse.
Le nom de Pierre Gingras a déjà été entendu à la CEIC. Le témoin Gilles Cloutier avait affirmé que le juge Michel Déziel, encore avocat au moment des faits, en 1997, a tenté de blanchir 30 000 $ en provenance de la firme Dessau. L’argent était destiné au parti du maire Gingras.
Pas au courant
Daniel Ratthé, conseiller municipal de Blainville de 2001 à 2005, s’est vivement défendu d’avoir été mêlé à un système de financement illégal dans cette localité de la Couronne nord de Montréal. Il assure n’avoir rien vu.
M. Ratthé représente la circonscription provinciale de Blainville depuis 2008. Il a tout d’abord été élu sous la bannière du Parti québécois. Le bureau de Pauline Marois l’avait expulsé en 2011, l’accusant de manquer de loyauté. Le mutin a joint par la suite les rangs de la CAQ.
Il occupait le poste de whip et était responsable de la discipline et de la cohésion des députés caquistes.
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