Rosemère restera bilingue

Par Eric Mondou
Avec la mort au feuilleton du projet de loi 14, qui consistait à moderniser la Charte de la langue française, la municipalité de Rosemère s’assure ainsi de conserver son statut bilingue.
Avec environ 12 % de sa population qui ont l’anglais comme langue maternelle, la municipalité aurait pu être menacée de perdre son statut de ville bilingue.
Avec son projet de loi 14, le gouvernement Marois souhaitait ouvrir la porte aux citoyens des municipalités bilingues ayant moins de 50 % d’anglophones la possibilité de demander la suppression du statut, qui avait été conféré après l’adoption de la loi 101, en 1977.
La position du Parti québécois sur cet aspect du projet de loi a toutefois été inconciliable avec celle de la Coalition avenir Québec (CAQ), ce qui a entre autres provoqué l’échec de la réforme de la Charte de la langue française.
La mairesse de Rosemère, Madeleine Leduc, qui avait indiqué en décembre dernier ne pas comprendre la pertinence de rouvrir cette boîte de pandore, a été brève dans ses commentaires.
« Nous voulons que Rosemère soit bilingue. Les citoyens de Rosemère le veulent également », a-t-elle tout simplement mentionné.
La députée de la CAQ dans la circonscription de Groulx et ex-mairesse de Rosemère, Hélène Daneault, a appuyé ces propos.
« Rosemère est l’exemple parfait où il existe une cohabitation harmonieuse entre la population anglophone et francophone », a-t-elle dit tout en dénonçant au passage la mauvaise foi du gouvernement dans ce dossier.
Déplorable
Pour sa part, le président et ex-candidat d’Option nationale dans Groulx, Alain Marginean, trouvait déplorable le recul du Parti québécois.
« On ne peut que trouver ça triste. Minoritaire, ce gouvernement a considéré que l’enjeu de la Charte des valeurs était plus important. Ce recul est électoraliste et n’aurait pas dû être fait », a mentionné celui qui vit à Rosemère depuis 35 ans.
Rosemère faisait partie d’une liste d’une quarantaine de villes avec moins de 50 % d’anglophones à posséder le statut bilingue. Le projet de loi 14, tel que souhaité par le PQ, aurait donné la chance aux citoyens de ces municipalités de demander la suppression du statut.
Après une telle demande, un comité formé de membres de la Ville et de citoyens anglophones et francophones aurait été formé afin de formuler une recommandation au gouvernement. Ce dernier aurait fini par trancher.
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