Déception pour Bois-des-Filion, Lorraine et Rosemère

Par Fanny Arnaud
Les maires de Bois-des-Filion, Lorraine et Rosemère sont déçus. Ils ont appris mercredi dernier que leurs villes avaient été choisies pour passer de la livraison du courrier à domicile à la livraison dans des boîtes postales communautaires.
Cette annonce concerne onze villes dans tout le pays, dont cinq au Québec. Le changement doit être effectif pour l’automne prochain, soit dans moins de huit mois.
Ces villes ont été choisies, car elles sont déjà équipées au moins à 30 % de boîtes communautaires, selon M. Jean Goulet, du service des communications de la ville de Bois-des-Filion.
«On a décroché le gros lot», a-t-il dit, avec ironie.
Des maires mécontents
Le maire de Bois-des-Filion et préfet de la MRC de Thérèse-de-Blainville, M. Paul Larocque, se dit très déçu de cette nouvelle.
«Nous nous assurerons que la mise en opération de ce projet soit la moins dommageable possible», a-t-il dit.
Pour le maire de Lorraine, M. Ramez Ayoub, cette annonce a surtout été une surprise.
«On va être le chien de garde des citoyens», a-t-il dit.
Quant à la mairesse de Rosemère, Mme Madeleine Leduc, elle regrette que cette nouvelle ne lui ait été transmise que la veille de l’annonce publique, la «privant de tout temps de réflexion et de réaction».
Inquiétude pour les personnes à mobilité réduite
M. Larocque, M.Ayoub et Mme Leduc ont, tous trois, évoqué l’impact de cette décision pour les populations plus âgées ou en perte de mobilité.
«La présence quotidienne du facteur dans les rues de la Ville représentait pour beaucoup de personnes une présence rassurante et s’inscrivait dans une tradition plus que centenaire», a dit M.Larocque.
Le maire de Lorraine dit avoir eu l’assurance de Postes Canada que des solutions allaient être trouvées pour amoindrir l’impact de cette décision pour ces personnes.
Une décision irrévocable
Puisque la décision est prise, les villes ont l’intention d’en surveiller la mise en œuvre.
La mairesse de Rosemère a tout de suite dit à Postes Canada que les boîtes communautaires présentées ne pourraient pas être installées dans la vieille ville dont les rues sont trop étroites et qu’elle veillerait «à leur intégration harmonieuse au caractère champêtre de la ville».
Dans les prochains mois, Postes Canada et les villes vont décider ensemble de lieux stratégiques et sécuritaires où installer les boîtes aux lettres.
Une conversion progressive dans tout le pays
L’entreprise cible d’abord des banlieues avant de s’attaquer à de grandes villes, comme Montréal et Toronto.
La société d’État a précisé qu’il n’y aura aucun changement au mode de livraison pour les personnes qui vivent dans des immeubles à appartements, des résidences pour personnes âgées ou des condominiums équipés de casiers centralisés à l’entrée de l’immeuble.
La situation sera également inchangée pour les clients qui reçoivent leur courrier à une boîte aux lettres rurale en bordure de route.
Quant aux entreprises, elles continueront de recevoir leur courrier comme à l’habitude si elles sont situées dans des secteurs commerciaux bien établis, tels que des rues principales ou des «corridors d’affaires», ou si elles reçoivent un volume relativement élevé de courrier et de colis.
L’entreprise a annoncé en décembre dernier son intention d’abandonner graduellement la livraison du courrier à domicile, au cours des cinq prochaines années.
Quelque cinq millions de ménages, soit environ le tiers des adresses au pays, reçoivent actuellement la livraison du courrier à la porte.
Selon les prévisions de Postes Canada, la conversion vers des boîtes postales communautaires permettra à l’entreprise d’économiser de 400 à 500 millions $ par année dans cinq ans, soit après que les modifications aient été complétées.
- Avec la collaboration de l'Agence QMI
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.