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Dépôt du projet de loi 2

Gaspillage d'énergie: Fitzgibbon veut que les Québécois modèrent leur consommation

durée 12h00
3 décembre 2022
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne

Les Québécois ont pris l'habitude de consommer l'électricité sans compter. Mais cette belle insouciance envers le gaspillage de l'énergie sera bientôt révolue, si on se fie au gouvernement Legault, déterminé à inverser la tendance.

Le ministre de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, annonce l'ère de la «sobriété» en matière de consommation d'électricité.

En 2023, il promet de déposer un projet de loi «très costaud» visant à freiner l'appétit énergétique des Québécois et à revoir toute la base tarifaire d'Hydro-Québec, à compter d'avril 2025.

«Nous ne sommes pas sobres dans notre consommation», a commenté le super ministre, qui est aussi ministre de l'Économie, en point de presse, vendredi, en marge du dépôt du projet de loi 2, qui vise essentiellement à fixer un plafond de 3 % à l'augmentation des tarifs résidentiels d'Hydro-Québec, afin de lutter contre l'inflation.

M. Fitzgibbon en a profité pour élargir le débat et afficher ses couleurs sur le rapport des Québécois à leur consommation d'énergie dans les années à venir, en évaluant l'impact sur les choix gouvernementaux qui devront être faits en termes d'approvisionnement. 

Aucun scénario ne semble exclu pour atteindre l'objectif de «sobriété» nourri par M. Fitzgibbon, qui pourrait bien se laisser tenter par la «tarification dynamique».

Le modèle de tarification modulée selon la consommation et le moment de la journée doit être envisagé, a-t-il dit. Plus on consommera d'électricité, surtout en période de pointe, l'hiver, à l'heure du souper par exemple, et plus la facture d'Hydro-Québec risquerait d'augmenter. Utiliser en même temps la laveuse, la sécheuse, le lave-vaisselle et la cuisinière pourrait avoir son prix, surtout durant les longs mois d'hiver.

«Il faut le regarder. Absolument», a-t-il dit, en ajoutant que la «sobriété» serait aussi bienvenue au moment de s'approcher du thermostat pour déterminer la température désirée à l'intérieur de la maison.

«J'ai vécu en Chine et on arrivait le soir à la maison, c'était froid. Il fallait partir ça à la main», a-t-il relaté, admettant que la «sobriété» en ce domaine serait certainement une avenue «à considérer».

La «nouvelle réalité énergétique» devra allier le développement économique et la décarbonation de l'économie, a fait valoir le ministre.

Éole à la rescousse
Pour répondre à ses besoins futurs, avant même de songer à construire ou non de nouveaux barrages, le Québec devra accélérer le déploiement de «moyens additionnels», de nouvelles sources d'énergie renouvelable. L'accent sera mis sur le développement poussé de la filière éolienne.

«Sobriété: gestion de pointe. Éolien: au maximum», a résumé le ministre.

Le développement «massif» du réseau d'éoliennes pourrait se faire dans le Grand-Nord du Québec, peu peuplé et où ce serait socialement plus acceptable, «on devrait regarder ça sérieusement», selon lui. Il faudrait cependant tenir compte des coûts de la connexion d'un réseau situé à une grande distance des grands centres urbains.

«Si on met des éoliennes à Fermont, je pense qu'on est correct», a-t-il estimé, à propos de la ville située à 1232 km de Montréal, en ajoutant qu'au Québec «il y a du terrain en masse».

Connexion obligatoire
À la demande de la direction d'Hydro-Québec, le projet de loi 2 vise aussi à permettre à la société d'État d'abaisser le seuil d'obligation de desservir un client, qui passera de 50 mégawatts à 5 mégawatts, soit l'équivalent de la consommation d'un hôpital de 150 lits. 

En ces temps où les surplus sont plus rares qu'avant, Hydro-Québec cherche à réduire la pression pour la demande d'être branché à son réseau. Le ministre a dit que le Québec devait dorénavant se montrer «parcimonieux» sur ce plan. Les critères de «connexion obligatoire» restent à définir et seront inclus dans le projet de loi de 2023.

Hydro-Québec doit composer avec la multiplication de demandes de branchement et ne voulait plus être obligée d’accepter les demandes inférieures à 50 mégawatts provenant de commerces ou d'industries.

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne

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