Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le mauvais moment?

La baisse d’impôt promise ne fait pas l’unanimité dans le milieu des affaires

durée 10h00
3 mars 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

La baisse d’impôt promise par le gouvernement Legault suscite des opinions divergentes dans le milieu des affaires. Pour certaines associations, il est plus que temps de réduire le poids de la fiscalité, plus lourde au Québec. D’autres préféreraient qu’on priorise l’assainissement des finances publiques avant de renoncer à des revenus. 

Pour des raisons parfois différentes, des économistes, des groupes de la société civile et des syndicats sont sortis sur la place publique pour demander au ministre des Finances, Eric Girard, de renoncer à la promesse électorale de la Coalition avenir Québec (CAQ) de baisser les impôts des particuliers en réduisant les versements au Fonds des générations. 

Plutôt que de baisser les impôts, certains intervenants préféreraient qu’on investisse davantage dans les services publics tandis que d’autres prioriseraient la réduction du poids de la dette.

Québec aurait tort de renier sa promesse devant la multiplication des critiques, juge le vice-président pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), François Vincent. «Il y a eu une élection, souligne-t-il en entrevue. Il y a eu un mandat fort donné à la Coalition avenir Québec. C'était un de leurs principaux engagements. Je ne comprends pas pourquoi il y a une levée de boucliers aussi forte à quelques mois des élections alors qu'on a déjà eu le débat.»

Les nombreuses «levées de boucliers» ne refléteraient pas l’opinion publique, croit M. Vincent. Pour en avoir le cœur net, l’association qui représente les PME a commandé un sondage à la firme Léger. Près des deux tiers (64 %) des répondants estiment que «baisser l'impôt est une bonne mesure pour les aider dans un contexte de forte inflation».

La question n’a toutefois pas porté sur leur préférence entre une baisse d’impôt, un réinvestissement dans les services publics ou une accélération du retour à l’équilibre budgétaire.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain voit, elle aussi, d’un œil favorable la promesse électorale de la CAQ. Elle souligne que les Québécois ayant un revenu d’entre 20 000 $ et 80 000 $ paient 28 % plus d’impôt que les Ontariens, dans son mémoire pour les consultations prébudgétaires. 

Le mauvais moment?

Au Conseil du patronat du Québec (CPQ), on estime que le moment est mal choisi pour diminuer les impôts des particuliers. En entrevue, son économiste en chef, Norma Kozhaya, souligne que le Québec n’a pas encore atteint l’équilibre budgétaire prévu pour 2027. Il reste aussi des questions à savoir si une baisse d’impôt n’est pas contre-productive à un moment où les banques centrales tentent de lutter contre l’inflation. 

La principale raison de la réticence du CPQ est que la baisse d’impôt sera financée par une réduction des versements au Fonds des générations. «On pense que ce qui est dédié au paiement au Fonds des générations devrait le rester et être alloué à la réduction de la dette», commente-t-elle. 

Elle concède que l’objectif de ramener la dette brute à 45 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici mars 2026 est déjà atteint, mais que celui de 17 % du PIB pour la dette représentant les déficits cumulés ne l’est pas encore. 

Pour sa part, M. Vincent croit que la baisse d’impôt doit être adoptée, sans attendre. «J'ai confiance au ministre des Finances. Ils ont regardé ça. Ils vont quand même revenir à l'équilibre budgétaire dans un délai raisonnable.»

Il souligne que les sommes versées au Fonds des générations ont augmenté depuis sa création en 2006. Le versement devrait atteindre 3,2 milliards $ pour l’exercice 2022-2023 tandis qu’il était de 584 millions $ en 2006-2007. 

«On parle d'équité intergénérationnelle, mais assurer un fardeau fiscal plus avantageux pour les jeunes, c'est aussi de l'équité intergénérationnelle. Qu'on reste les plus taxés n'est pas nécessairement la meilleure chose.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 12h00

La Chambre des communes reprend ses travaux pour la session d'automne

La Chambre des communes reprend ses travaux lundi, alors que le premier ministre Mark Carney a indiqué que le déficit sera plus important que celui de l'an dernier, en raison notamment des droits de douane américains et de la réponse du gouvernement. Le premier ministre n'a pas communiqué de chiffre précis concernant le déficit prévu lors de son ...

Publié à 9h00

Au tour de l'ex-PDG de la SAAQ Nathalie Tremblay de livrer sa version des faits

C'est ce lundi que l'ex-PDG de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) Nathalie Tremblay livrera sa version des faits à la commission Gallant. Ce témoignage est fort attendu et revêt une importance capitale pour la commission, puisque Mme Tremblay occupait les plus hautes fonctions à la SAAQ de 2010 jusqu'à 2022. Elle a quitté le ...

Publié le 12 septembre 2025

La Fédération des médecins omnipraticiens intente un recours judiciaire contre Québec

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a déposé un recours judiciaire contre le ministère de la Santé et des Services sociaux vendredi avant-midi. La FMOQ demande à la Cour supérieure du Québec de «déclarer que la partie gouvernementale a manqué à son devoir de bonne foi lors des négociations entourant le renouvellement de ...