Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Conseil national des musulmans canadiens

Les musulmans surveilleront l'interdiction des lieux de prière dans les écoles

durée 11h00
11 avril 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Des groupes musulmans dénoncent l'intention du gouvernement du Québec d'interdire les espaces de prière dans les écoles publiques, affirmant qu'ils surveilleront la manière dont le ministère de l'Éducation applique ses nouvelles règles.

En réponse aux informations selon lesquelles au moins deux écoles de la région de Montréal avaient réservé des espaces pour que les étudiants musulmans puissent prier, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a promis la semaine dernière d'interdire aux écoles de le faire. Le ministre a cependant précisé qu'il n'interdirait pas complètement la prière; les étudiants qui voulaient prier devraient le faire «discrètement» et «silencieusement», a-t-il déclaré aux journalistes.

Le Conseil national des musulmans canadiens a fait savoir lundi qu'il garderait un œil sur la façon dont le gouvernement appliquait l'interdiction des espaces de prière, ajoutant qu'il «prendrait des mesures» si les droits des étudiants étaient violés.

«Nous n'avons pas vraiment vu comment cela va avoir un impact tangible sur les gens, a mentionné dans une entrevue Stephen Brown, directeur général du conseil. Donc (si) ces directives constituaient en fait une limitation des droits fondamentaux des personnes, alors nous ferions quelque chose, nous agirions.»

Le ministère de l'Éducation n'a pas répondu lundi à une question demandant si la directive de M. Drainville avait été mise en œuvre.

La position du ministre Drainville s'est durcie en l'espace de 24 heures la semaine dernière. Sa première réponse aux rapports des espaces de prière scolaires a été d'annoncer que les écoles ne pouvaient pas privilégier une religion par rapport à une autre et qu'elles devaient veiller à ce que les espaces respectent l'égalité des sexes. Mais il a rapidement changé d'avis après que le Parti québécois (PQ) a appelé à des mesures plus fortes, suggérant que la position conciliatrice initiale de M. Drainville encouragerait davantage d'écoles à ouvrir des salles de prière.

Bernard Drainville est connu pour avoir présenté une soi-disant charte des valeurs lorsqu'il était au gouvernement avec le PQ en 2013. La charte demandait que les personnes qui portent des symboles religieux ne puissent pas travailler dans les institutions publiques.

La charte était un précurseur de la loi sur la laïcité de la Coalition Avenir Québec (CAQ) – le projet de loi 21 – qui a été adoptée en 2019 et qui a interdit à de nombreux fonctionnaires, y compris des enseignantes, de porter des signes religieux au travail. Le ministre s'est joint à la CAQ avant les élections de 2022.

L'avocat spécialisé dans les droits de la personne Julius Gray a souligné que les écoles du Québec - indépendamment du projet de loi 21 - n'ont aucune obligation d'ouvrir des espaces dédiés à la prière. Le gouvernement pourrait cependant avoir des ennuis juridiques s'il empêche complètement les étudiants de prier.

«Ce qui serait totalement contraire à la Charte - et je pense que cela serait invalidé - est une interdiction pour les individus de prier dans les écoles, a indiqué Me Gray dans une entrevue lundi. Je ne pense pas qu'ils feront ça; je pense que ce serait demander une contestation.»

La décision de M. Drainville la semaine dernière a été dénoncée par un groupe d'organisations musulmanes et de mosquées - la Table de concertation des organismes musulmans - qui a déclaré que le ministre aurait dû rencontrer les dirigeants communautaires avant d'interdire les espaces de prière dans les écoles.

L'imam montréalais Hassan Guillet a décrit la situation comme une tempête dans un verre d'eau, affirmant que les médias et les politiciens avaient suggéré qu'il y avait quelque chose de néfaste dans le fait que des étudiants musulmans prient à l'école. Dans l'Islam, les gens prient cinq fois par jour et pendant le ramadan, il y a une augmentation du nombre de personnes qui prient, a-t-il souligné. Alors que les gens jeûnent – ce qui est requis pendant le ramadan de l'aube au coucher du soleil – certaines personnes choisissent de prier pendant ces intervalles, a-t-il ajouté.

«Mon message au gouvernement du Québec est d'être pratique, de respecter les citoyens… tous les citoyens, peu importe leur religion, leur foi ou leur origine; le gouvernement est le gouvernement de tout le monde, a déclaré M. Guillet en entrevue lundi. La laïcité n'est pas une carte blanche pour effacer la religion ou la pratique religieuse.»

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 12h00

La visite de Carney à la Maison-Blanche sera observée de près par les Canadiens

Le premier ministre Mark Carney sera observé de près par les Canadiens exaspérés par Donald Trump — et par une communauté d’affaires anxieuse à la recherche d’un allégement tarifaire — lorsqu’il rencontrera le président des États-Unis mardi à Washington. Après des mois de menaces d’annexion de la part du président Trump, le premier ministre ...

Publié le 2 mai 2025

Alerte: Carney rencontrera le président Trump mardi à Washington

Le premier ministre Mark Carney se rendra à Washington ce mardi pour rencontrer le président américain Donald Trump, pour la première fois depuis les élections fédérales du 28 avril. Les deux hommes devraient discuter de la guerre commerciale de Donald Trump contre le Canada, et ces discussions pourraient ouvrir la voie à des négociations sur un ...

Publié le 30 avril 2025

Les négociations reprennent encore entre Postes Canada et le syndicat

Les négociations entre Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) reprennent encore une fois, mercredi, après avoir été interrompues en mars. Les deux parties ont confirmé l'information, précisant que deux jours de négociations ont été planifiés, mercredi et jeudi, en présence du médiateur. Ce n'est pas la ...