Système des pensionnats autochtones
Une cérémonie nationale à Ottawa pour la Journée de la vérité et de la réconciliation
Par La Presse Canadienne
Les rues du centre-ville d'Ottawa se sont transformées en une mer orange avec des centaines de personnes déjà sur la Colline du Parlement en amont d'une cérémonie en l'honneur des survivants du système des pensionnats du Canada et des enfants qui n'ont jamais pu rentrer chez eux.
L'événement lui-même ne commençait pas avant 15 heures (heure de l'Est), mais des personnes vêtues de chandails orange étaient déjà sur place pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
Les chemises orange sont devenues un symbole de réconciliation, inspiré par l'histoire de Phyllis Jack Webstad, une survivante des pensionnats, qui a raconté qu'on lui avait retiré une chemise orange toute neuve le premier jour de son séjour dans un pensionnat et qu'on ne lui avait jamais rendue.
Les survivants des pensionnats et les dirigeants autochtones sont parmi ceux qui doivent assister à l'événement d'Ottawa.
La gouverneure générale Mary Simon, qui doit assister à la cérémonie sur la Colline du Parlement, a également organisé une cérémonie du feu sacré, le matin, à Rideau Hall.
Le premier ministre Justin Trudeau, qui se trouve à Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour participer à des événements, a déclaré dans un communiqué que les gens doivent écouter les survivants et leurs histoires «d'abus indescriptibles» qu’ils ont subis dans les pensionnats.
«Le gouvernement du Canada est déterminé à accompagner les communautés autochtones sur la voie de la guérison, et sa priorité est de les soutenir à chaque étape de leur cheminement. En effet, nous poursuivrons notre collaboration avec elles afin de les aider à recenser les enfants qui ne sont pas revenus des pensionnats, à repérer et à commémorer les lieux de sépulture anonymes et à rendre hommage aux disparus», a-t-il écrit.
«Aujourd’hui et tous les jours, j’invite les Canadiens à réfléchir aux séquelles irréversibles des pensionnats, à participer aux activités organisées par des Autochtones dans leurs communautés dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, à en apprendre davantage sur les récits des Survivants et à porter un vêtement orange en hommage à chaque enfant qui a souffert ou perdu la vie.»
Le chef conservateur Pierre Poilievre a participé à une cérémonie avec des dirigeants autochtones ainsi qu’avec le porte-parole du parti pour les relations Couronne-Autochtones et les services aux Autochtones, le député Jamie Schmale.
Dans un communiqué, M. Poilievre a rappelé «l’histoire sombre des abus de pouvoir des gouvernements» qui a causé des souffrances durables aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
«Les peuples autochtones doivent avoir la liberté de déterminer leur avenir, de préserver leurs langues, de développer leurs ressources, d’utiliser leurs talents et de célébrer leurs cultures, a-t-il ajouté. Grâce à une nouvelle approche et à la résilience inégalée des peuples autochtones, le Canada peut parvenir à la réconciliation et à un avenir meilleur pour tous.»
Plus de 150 000 enfants ont été forcés de fréquenter des pensionnats, et de nombreux survivants ont décrit les horribles abus qu’ils ont subis à la Commission de vérité et réconciliation (CVR).
On estime que 6000 enfants sont morts alors qu’ils fréquentaient ces écoles, bien que les experts affirment que le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé.
Alessia Passafiume, La Presse Canadienne
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