Commission d'enquête Gallant
SAAQclic: un doute sur le coût s'est installé en 2021 chez un conseiller politique

Par La Presse Canadienne
La lumière «suspicion» s'est allumée chez un conseiller politique de l'ex-ministre des Transports quand il a appris que la facture totale pour la modernisation informatique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) serait de 682 millions $.
C'est ce qu'a déclaré Alain Généreux mardi matin à la commission Gallant chargée d'enquêter sur le fiasco SAAQclic. Il a été le conseiller politique responsable des dossiers de la SAAQ au sein du cabinet du ministre François Bonnardel de 2019 à 2022.
En 2020, M. Généreux est informé que la livraison de la plateforme SAAQclic a été reportée d'un an en raison de la pandémie. La direction de la SAAQ maintenait alors que le contrat avec le consortium se chiffrerait toujours à 458 millions $.
Toutefois, des «incidences financières» étaient à prévoir pour la société d'État, indique M. Généreux, qui ignorait à ce moment-là à combien s'élèverait la nouvelle contribution de la SAAQ.
Au début de 2021, le conseiller politique apprend pour la première fois, d'un membre de la direction de la SAAQ, que la portée totale du projet tournera autour de 630 millions $. Cela inclut le contrat et les coûts des ressources internes de la SAAQ.
En février de la même année, lors d'une rencontre entre le ministre Bonnardel et la PDG de la SAAQ de l'époque, Nathalie Tremblay, il en ressort que le montant est plutôt de 682 millions $. Il est également révélé que la marge bénéficiaire du projet serait de 10 millions $.
«Tout de suite, le ministre a dit à la rencontre: ‘‘là, Nathalie, c'est important que j'aie un tableau. Je veux suivre ça sur la coche’’», a indiqué M. Généreux au commissaire Denis Gallant.
«Et tantôt, quand on parlait de suspicion et de doute, moi, ma lumière, elle a fait ‘‘on’’», a poursuivi le conseiller politique, qui travaille toujours auprès de M. Bonnardel, désormais ministre de la Sécurité publique.
Rappelons que le fiasco SAAQclic devrait coûter au moins 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu, selon le Vérificateur général.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne