Ils exigent la sécurité des enfants

Par Eric Mondou
Des parents refusent d’accepter que la commission scolaire abolisse le transport scolaire pour quelque 50 enfants âgés entre 8 et 12 ans vivant à proximité de l’école primaire De la Seigneurie à Blainville. Cette mesure forcera ces écoliers à traverser, seuls, un passage à niveau à proximité.
Le 25 février dernier, le conseil des commissaires de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI) a retiré des zones dites à « potentiel de risque » le passage à niveau à la hauteur du chemin du Plan-Bouchard pour les enfants de 8 à 12 ans.
L’adoption de cette résolution a aussitôt entraîné l’abolition du transport scolaire pour tous les enfants vivant à l’ouest de la voie ferrée, et à moins de 1,6 kilomètre de l’école.
Ainsi, dès la prochaine rentrée des classes, ces jeunes étudiants devront se rendre à l’école à pied et traverser le passage à niveau, et ce, sans l’aide d’un brigadier.
Pour les parents de ces écoliers, cette mesure est inquiétante et pourrait être lourde de conséquences.
« C’est avant tout une question de sécurité. Un accident de train, ça ne pardonne pas. Un jeune de huit ans n’est pas assez autonome pour traverser une voie ferrée tout seul », a indiqué Tania Montpetit, maman de quatre jeunes enfants, dont trois fréquentent l’école de Blainville.
Zone jugée sécuritaire
Pour la Direction du service de l’organisation scolaire, qui était mandatée par les commissaires pour analyser le degré de risque de la zone en question, la présence de barrières au passage à niveau, de feux de circulation et de trottoirs sont les facteurs qui ont contribué à rendre cette décision.
Tania Montpetit estime que cette justification est illogique.
« Est-ce que les barrières, les feux de circulation et les trottoirs empêcheront les jeunes de trébucher, de se bousculer, de se lancer un défi ou d’être victime d’intimidation au mauvais moment », s’est-elle questionnée.
Elle a ajouté que le délai entre la fin de l’abaissement de la barrière et le passage du train est très restreint.
Motif financier?
Père de deux étudiants de l’école De la Seigneurie, David Locas est persuadé que les motifs qui ont poussé la CSSMI à agir de la sorte sont d’ordre financier.
« On sait très bien que c’est une question d’argent. Le gouvernement fait sans cesse des compressions. Au lieu de couper dans leurs salaires, ils coupent dans les services, et ce, au détriment de la sécurité de nos enfants », a-t-il déploré.
Tania Montpetit et David Locas, qui sont à l’origine d’une pétition signée par quelque 200 personnes du voisinage, implorent donc la CSSMI à maintenir le transport scolaire gratuit et l’identification de la voie ferrée comme zone à risque.
« Il n’y a pas de danger »
Pour la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), le passage à niveau du chemin du Plan-Bouchard est tout à fait sécuritaire pour les enfants de 8 à 12 ans.
L’ajout des barrières, de part et d’autre de la voie ferrée, est le facteur ayant provoqué le retrait du secteur des zone dites à potentiel de risque.
« Ces zones sont révisées annuellement. Et dans nos critères étudiés, il n’y a pas de danger possible à cet endroit-là, a confirmé la coordonnatrice aux communications à la CSSMI, Judith Lapierre. En aucun temps, on ne voudrait mettre la vie de nos élèves en danger », a-t-elle ajouté.
Mme Lapierre a tenu à préciser que le passage à niveau de la 62e avenue était quant à lui considéré comme étant une zone à risque alors que celui du chemin du Plan-Bouchard ne l’était plus.
Contrairement aux parents, la CSSMI croit que l’abolition du transport scolaire puisse être bénéfique pour les jeunes écoliers.
« Le développement de l’autonomie, c’est important. Le fait de marcher, d’être actif, nous favorisons ça à la commission scolaire », a indiqué Mme Lapierre tout en précisant qu’il fallait faire confiance aux élèves.
En ce qui concerne la possibilité d’employer des brigadiers, la porte-parole de la CSSMI a mentionné que des discussions avec la Ville de Blainville étaient actuellement en cours à propos de cette question.
Finalement, celle-ci a ajouté que cette décision n’avait rien à voir avec les dernières compressions budgétaires.