La Ville veut saisir les tribunaux pour cesser les activités

Par François-David Rouleau
Le torchon brûle entre la Ville de Blainville et les dirigeants du centre d’essais automobiles PMG Technologies et leur locataire, G1 Tour. Si bien que la situation se retrouvera bientôt devant les tribunaux.
Le maire de Blainville, Richard Perreault, a débuté la dernière séance du conseil municipal le 8 juillet en faisant état de la problématique. Celle-ci est prise en main par la direction générale qui a mandaté ses avocats afin de faire cesser la nuisance par le bruit.
Depuis le début de la période estivale, PMG Technologies a loué ses installations à l’entreprise promotionnelle G1 Tour qui se spécialise dans la conduite de voitures de luxe sur circuit fermé. Le bruit constant de ces voitures durant les week-ends dérangent les citoyens qui vivent à proximité de la piste d’essai, notamment dans le quartier cossu du Blainvillier.
« C’est le supplice chinois de la goutte, a expliqué un résidant du quartier depuis 10 ans, René Rousseau, qui a distribué plus de 200 lettres dans son voisinage pour conserver la quiétude. Je n’ai aucun problème avec cette piste parce qu’on y fait des tests pour la sécurité routière mais ils ont décidé de la louer pour faire de l’argent. On commence par ça, qu’est-ils feront par la suite. »
Comme le veut le règlement municipal dans pareil cas, les citoyens doivent contacter le service de police lorsqu’ils sont dérangés. Or, selon les informations fournies par le cabinet du maire, les policiers ont enregistré 116 plaintes depuis le début juin. Ils ont atteint un sommet le 6 juillet alors que 26 plaintes ont été déposées.
À Blainville, le règlement 1453 sur la nuisance par le bruit est très clair. Hormis quelques exceptions, la nuisance par le son est interdite lorsque le niveau atteint les 55 décibels au-delà du terrain d’où il émane.
Devant les tribunaux
Pressé par les citoyens, le cabinet du maire a donc remis le dossier entre les mains de ses procureurs. Ils aimeraient obtenir rapidement une injonction provisoire d’un juge pour faire cesser les activités la fin de semaine chez PMG Technologies.
Toutefois, cette arme ultime ne sera pas si facile à soutirer en raison des délais prescrits par la loi. Le juge doit l’autoriser puisqu’il s’agit d’une entreprise privée. La Ville n’a pu prédire le délai de ces procédures.
« On prend la situation très au sérieux. On fait tout ce qu’on peut faire », a affirmé le maire Richard Perreault en précisant que des relevés sonores seront effectués dans les prochains jours.
« Nous sommes devenus irritables et cette situation n’est plus tolérable. Nous avons atteint une limite de tolérance à leur niveau. Le bon voisinage risque de se terminer », a soutenu la conseillère du quartier du Blainvillier, Marie-Claude Collin.
Le site de PMG Technologies recevra à nouveau son locataire G1 Tour durant le prochain week-end.