Le projet suscite la grogne

Par Eric Mondou
La construction d’habitations sur le site adjacent au Domaine Garth indigne ceux qui défendent bec et ongles ce bijou patrimonial, dont l’ancien ministre des Affaires culturelles, Denis Hardy.
L’ex-député de Terrebonne, qui avait lui-même classé le Domaine Garth monument historique dans les années 70 alors qu’il était ministre dans le cabinet de Robert Bourassa, s’est dit fort déçu du dénouement de cette histoire.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien politicien intervient dans le dossier. En 2012, il avait vivement dénoncé la volonté de la municipalité de vendre une partie du site à un promoteur.
Deux ans plus tard, il persiste et signe en pourfendant une fois de plus la décision des élus de Lorraine.
« Je trouve cela déplorable!, a-t-il dit d’entrée de jeu. Le domaine a été donné à la Ville pour qu’il soit conservé, pour que ce soit un domaine libre de toute construction. Ce n’était peut-être pas écrit dans l’acte de donation, mais c’était du moins son esprit », a-t-il indiqué.
Ce dernier craint que le nouvel édifice, qui sera érigé à 150 pieds de la grange-étable, vienne gâcher tout le cachet du domaine.
« Mais les municipalités ont tellement besoin d’argent », a-t-il lancé d’un ton ironique.
De plus, l’homme de 78 ans, qui vit aujourd’hui à Rosemère, estime qu’il est inconcevable que « la municipalité fasse de l’argent avec un don qu’elle a reçu ».
Conséquences environnementales
Contre le projet, peu importe sa mouture, Priscilla Matte vit à quelques pas des lieux. Elle considère que l’administration municipale « a menti à la population ».
« La Ville a fait sa demande au gouvernement pour une résidence de personnes retraitées. Plusieurs citoyens étaient en faveur d’une construction à cet endroit seulement si c’était pour des personnes âgées. Mais là ce n’est plus du tout le cas », a-t-elle indiqué.
Cette dernière est persuadée qu’un tel projet pourrait avoir des conséquences réelles sur le milieu humide du site et s’est dite surprise que le ministère de l’Environnement ne s’en mêle pas.
Impliquée dans le dossier depuis les touts premiers balbutiements, Priscilla Matte n’entend pas lâcher prise « tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas eu la première pelletée de terre ».
En vacances au moment de mettre sous presse, le maire de Lorraine, Ramez Ayoub n’a pu réagir.