Un projet de loi qui n’est pas conçu pour les Villes d’ici

Par Eric Mondou
Contestant la réforme des régimes de retraite des employés municipaux, les policiers de la région estiment que le projet de loi 3 n’est pas conçu pour les municipalités de la couronne nord et craignent qu’il ternisse les bonnes relations que ceux-ci entretiennent avec leurs patrons.
À l’instar de leurs confrères de partout au Québec, les policiers de Blainville et de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB) ont entamé il y a quelques semaines des moyens de pression pour dénoncer le projet de loi 3 du gouvernement libéral.
Arborant les pantalons de combat et au volant de véhicules décorés d’autocollants, les policiers de la région sont eux aussi déterminés à faire reculer le premier ministre Philippe Couillard.
Pour Sébastien Tardif, porte-parole de l’Association des policiers de Blainville, le projet de loi 3, tel qu’il est présenté actuellement, ne correspond pas du tout à la réalité d’une Ville comme celle de Blainville.
« Ici, nous n’avons pas les mêmes déficits qu’ailleurs. Nos responsabilités, on les a prises depuis longtemps. Plusieurs points soulevés dans le Rapport D’Amours ont déjà été corrigés ici », a-t-il fait savoir.
Selon lui, le projet de loi vise surtout à redresser la situation de villes comme Montréal et Québec. Il estime que la législation n’a pas lieu d’être à Blainville, « puisque le régime de retraite est en parfaite santé ».
Relations cordiales
Président de la Fraternité des policiers de la RIPTB, François Bois, croit quant à lui que l’application de cette loi pourrait seulement venir entacher les relations cordiales que le syndicat entretient avec ses patrons.
« Depuis notre premier contrat en 2004, les relations de travail ont toujours été excellentes. Malheureusement, le gouvernement veut chambouler tout ça avec son projet de loi 3 », a-t-il expliqué.
Sans pouvoir mesurer les impacts financiers précis que pourrait occasionner l’adoption du projet de loi actuel, M. Bois estime que ses collègues et lui pourraient perdre beaucoup d’argent.
Appui des maires
Les policiers aimeraient bien pouvoir compter sur l’appui de leurs patrons dans cette croisade contre la réforme des fonds de pension. Les maires de quelques municipalités, dont Terrebonne, Lévis et Gatineau, avaient publiquement soutenu les syndicats dans cette lutte au projet de loi 3.
Selon Sébastien Tardif, le maire de Blainville, Richard Perreault, tiendrait d’ailleurs un discours très nuancé sur la question.
L’Écho de la Rive-Nord a tenté d’avoir ses commentaires, mais ce dernier n’a pas retourné notre appel.
Du côté de la RIPTB, le vice-président du conseil d’administration, Ramez Ayoub, a tenu des propos modérés à ce sujet. Il a indiqué que la négociation et la bonne entente avaient toujours été priorisées, mais que les 750 000$ injectés annuellement pour éponger le déficit étaient aussi une « réalité ».