Bouchard trouve le projet de loi 3 trop rigide

Par Eric Mondou
Devant près de 80 employés municipaux entassés dans la salle du conseil, mardi soir, le maire de Mirabel, Jean Bouchard, s’est opposé à la mouture actuelle du projet de loi 3 sur les régimes de retraite.
« À mon avis, le projet de loi est trop rigide. Nous devons avoir une certaine autonomie pour négocier et nous devons respecter les ententes qui ont été négociées dans le passé. On ne peut pas du jour au lendemain bafouer tout ce qui a été construit dans le passé », a laissé entendre le maire.
Réagissant publiquement pour la première fois au projet de loi libéral, M. Bouchard a néanmoins exprimé un objectif, soit celui de partager à parts égales les déficits futurs.
« Il est temps d’être responsable et d’assumer chacun notre part des déficits en les partageant 50-50 », a-t-il indiqué précisant que les cadres et les policiers avaient fait leurs efforts dans ce sens lors de la signature de leur dernier contrat de travail.
D’après les chiffres fournis par le maire, le déficit actuariel des employés municipaux s’élevait en 2013 à 11M $. Dans le budget 2014, 3,6 M$ ont été mis de côté pour éponger une partie de ce déficit.
« Ce n’est pas catastrophique, mais c’est déjà trop », a-t-il admis.
Négociations chez les bleus et les blancs
La question des régimes de retraite est d’actualité à Mirabel puisqu’elle est au cœur des négociations entourant le renouvellement des conventions collectives des cols bleus et des cols blancs, qui ont chacune expiré à la fin de 2012.
Le maire s’est assuré mardi soir que son objectif principal soit bien compris par les membres de ces deux groupes d’employés. Dans leur dernière convention collective, la contribution des cols bleus et cols blancs s’élevait à 40 %.
En entrevue téléphonique, le président du syndicat des cols blancs de Mirabel, Éric Charron, a tenu des propos modérés quant au partage 50-50 souhaité par le maire.
« C’est une option qui est à examiner. Nous n’avons jamais payé 50 %, car nous avions négocié des réductions de salaire en conséquence », a-t-il indiqué.
Somme toute, les employés réunis lors de la séance de conseil ont été satisfaits de la position exprimée par le maire.
« En gros, le maire se rallie à nous et nous en sommes très satisfaits », a indiqué M. Charron, qui représente une soixantaine de cols blancs à Mirabel.