Mirabel dit oui à la démolition de l'aérogare
La saga entourant l’aérogare abandonnée depuis une décennie a pris une nouvelle tournure mardi soir alors que le conseil municipal de Mirabel a adopté une proposition autorisant sa démolition.
Après huit mois de pourparlers et de joutes politiques afin de trouver une nouvelle vocation au bâtiment, le maire Bouchard et les huit conseillers municipaux devaient trancher.
Un accord de principe avec Aéroports de Montréal (ADM) visant à obtenir une compensation financière ou le dépôt d’une injonction pour empêcher la démolition étaient les deux choix qui s’offraient à eux.
Tour à tour, les élus ont pris la parole pour défendre leur position. Tous déchirés par le choix à faire, les conseillers Lauzon, Marra-Hurtubise, Bélanger, Charbonneau et Meloche ont tous voté en faveur d’une négociation avec ADM.
« Il faut que la tête prenne le dessus », a mentionné Patrick Charbonneau. « Pour l’intérêt des citoyens de Mirabel, c’est la meilleure décision à prendre », a quant à lui indiqué Pierre-Paul Meloche.
Ces derniers ont reçu l’appui du maire Bouchard.
« Un moment donné, il faut se mettre à l’évidence. Une injonction, ça va nous donner quoi au juste? […] C’est près de 200 000$. Sommes-nous prêts à rentrer là-dedans? […] Mon prédécesseur s’est battu contre le transfert des vols. Et vous avez vu le résultat ».
Des flèches aux conservateurs
Un constat revenait chez presque tous les élus. Le gouvernement fédéral, qui est le propriétaire du bâtiment, ne semble rien vouloir entendre.
« Quand l’administrateur décide de démolir, c’est difficile de résister », a expliqué le conseiller Michel Lauzon pour justifier son choix.
Furieux contre le gouvernement conservateur, et particulièrement contre le lieutenant du Québec, Denis Lebel, le maire Bouchard a parlé de « véritables insultes contre les citoyens de Mirabel ».
« La politique de Stephen Harper, c’est d’ignorer les gens et de croire qu’ils vont oublier », a indiqué le maire.
Opposition à la démolition
En revanche, les conseillères Coursol et Charles ainsi que le doyen du conseil municipal, Guy Laurin, se sont quant à eux opposés à la démolition.
« Les citoyens ne veulent pas de cette démolition. Il ne faut pas baisser les bras », a laissé savoir Francine Charles, qui a vu ses parents être expropriés.
Présent lors de la séance, un militant de longue date, Denis Lauzon, a lui aussi tenté de convaincre les élus favorables à la démolition de ne pas précipiter les choses.
Proposition adoptée
Mais en vain, c’était trop peu, trop tard.
La proposition voulant que la ville de Mirabel négocie un accord de principe avec ADM moyennant une compensation financière était adoptée à majorité.
Sans trop en dire, le maire Bouchard a laissé entendre que des négociations étaient en cours avec ADM et qu’une proposition avait déjà été mise sur la table.
Rappelons que l’aérogare génère des taxes foncières de l’ordre de 600 000$ par année à la Ville de Mirabel.