Elle veut voler de ses propres ailes
Le cas de Karine Mélano est typique pour les personnes aux prises avec une déficience intellectuelle. Âgée de 38, cette citoyenne de Blainville s’inquiète du jour où elle devra quitter le nid familial. Et le flagrant manque de ressources résidentielles destinées aux gens comme elle n’est pas sans apaiser ses craintes.
«Je veux aller en appartement. Être plus autonome. Faire les choses comme les personnes normales », a confié Karine lors d’une rencontre de presse tenue dans le cadre de la Journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre prochain.
Or, voler de ses propres ailes n’est pas si simple pour les personnes qui souffrent, comme dans le cas de Karine, de trisomie 21. Peu de ressources résidentielles comme celles que nécessiteraient la femme sont disponibles dans la région.
Le modèle idéal d’habitations soulevé par Caroline Dupuis, directrice du Regroupement pour la concertation des personnes handicapées des Laurentides (RCPHL), est le Fleuron, à Sainte-Thérèse.
Cet établissement offre des appartements supervisés spécifiquement destinés aux personnes atteintes de déficience intellectuelle.
«Ça prend quelqu’un qui m’aide un peu. Pour gérer mon budget. Pour voir si tout va bien dans l’appartement. Je dois apprendre tranquillement», indique Karine, qui sait très bien que ses parents ne pourront s’occuper d’elle éternellement.
Trop peu trop cher
Avec une dizaine d’appartements à sa disposition, l’établissement ne peut malheureusement combler toute la demande de la région.
Du côté des Offices municipales d’habitations, les logements adaptés y forment une infime proportion. « Pour 100 logements à prix abordables, on a un seul logement adapté», déplore Caroline Dupuis.
Certains se tournent vers les appartements privés adaptés. Mais cette solution s’avère souvent trop onéreuse pour les familles, poursuit la directrice du RCPHL.
Malheureusement, la réalité vécue par la famille de Karine Mélano se répète selon elle dans plusieurs foyers de la région.
Vaste chantier
Afin de trouver des pistes de solutions à ce type de problématique, un Forum régional sera tenu le 30 avril prochain à Saint-Jérôme.
Un forum où les intervenants municipaux, sociaux et politiques seront invités à se pencher sur l’importante investigation menée actuellement par le RCPHL quant aux besoins résidentiels des personnes en situation de handicap dans les Laurentides.
Caroline Dupuis espère voir naître de cet événement des solutions aux besoins qu’ont des gens comme Karine, une femme nourrie d’ambitions.