Dans les coulisses de Spotted Mirabel
«Vers 6h15, un husky se promenait sur la côte des anges. Si quelqu'un l’a perdu, bonne chance pour le retrouver». «Qu’est ce qu’il se passe à la sortie 31? Il y a comme six chars de police?». «Bonjour, je recherche des recettes pour nourrir un bébé de 20 mois».
Bienvenue sur la page Facebook de Spotted Mirabel. Page suivie par plus de 8000 personnes et sur laquelle s’écrit à toute heure de la journée une pluie de commentaires du genre.
Les pages Spotted auraient pris naissance dans les universités il y a quelques années. C’est là qu’on y dévoilait son béguin pour une personne que l’on avait aperçue. Et tout ça, sous le couvert de l’anonymat.
Or, ces pages ont pris une tout autre tournure. Elles sont devenues un véritable fourre-tout où sont publiés des propos de tout genre.
Attablé autour d’un café au McDonald’s de Saint-Janvier, Henry (nom fictif) se dit ébahi des proportions prises par Spotted Mirabel, qu’il administre depuis un an.
«Quand je suis arrivé en tant d'administrateur, il y avait peut-être quatre ou cinq publications mises en ligne par jour, ce qui ne générait pas assez de trafic. Aujourd’hui, j’en publie entre 15 et 20 par jour. Pour cette raison, le nombre de personnes qui nous suivent est passé de 3000 à 8000 en un an».
Spotted dans son CV
Henry a répondu présent à l’appel de l’ancien administrateur il y a environ un an. Depuis, ce résident de Saint-Augustin de 23 ans est celui qui balance à coup de dizaine par jour les Spotted.
«J’ai toujours eu comme dicton «Donnez et vous recevrez». Gérer cette page est pour moi une sorte de bénévolat», mentionne-t-il tout en avouant avoir inscrit ce «travail» dans son curriculum vitae.
Étudiant dans un domaine connexe à l’informatique, il passe pas moins de 8 heures par jour devant son écran d’ordinateur, ce qui facilite son rôle d’administrateur.
Futile, Spotted?
Conscient que Spotted Mirabel regorge d’un ratio élevé de commentaires pour le moins futiles, il estime tout de moins qu’une telle page a sa place dans l’univers du 2.0.
«Spotted Mirabel permet le contact entre les personnes. Et avant tout, c’est quelque chose de divertissant. Peu importe ce que je publie sur ce mur, quelqu’un réagira et des échanges suivront», résume-t-il.
Il se rappelle de la fois où un automobiliste en panne s’était fait porter assistance dans les minutes qui avaient suivi son appel à l’aide lancé sur Spotted Mirabel.
Ou des très nombreux propriétaires de chats ou de chiens qui retrouvent leur bête grâce à cet outil numérique.
Blâmé par la police
Au chapitre des Spotted percutants, il se remémore rapidement la fois où le Service de police de Mirabel avait blâmé Spotted Mirabel d’avoir amplifié une histoire.
La maman d’une fillette avait alerté qu’un homme au volant d’un véhicule s’était approché de son enfant. La publication avait alors été partagée plusieurs milliers de fois sur Facebook.
Quelques heures plus tard, les caméras de TVA débarquaient à Saint-Augustin et s'en était suivi un véritable brouhaha médiatique. Quelques semaines plus tard, l’enquête des policiers n’avait finalement rien révélé de concluant.
C’est aussi ça Spotted Mirabel.
Ce qu’il faut savoir de Spotted Mirabel, selon son administrateur
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Plus de 50 % des messages qui lui sont envoyés ne sont pas publiés: «Tout ce qui touche aux publicités d’entreprises, aux logements à louer, je ne publie pas. Spotted n’est pas Kijiji».
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Les fautes d’orthographe ne sont pas corrigées: «Ce serait trop long. Et souvent, ça en dit long sur ceux qui envoient les messages».
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Les messages d’animaux perdus pourraient faire vivre la page à eux-mêmes.
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Et les annonces de pose d’ongles sont un fléau, dit-il en ricanant. «J’en reçois des tonnes. Mais je n’en publie pas».
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Faites gaffe à ce que vous écrivez. «Facebook est du domaine public. De plus en plus d’employeurs enquêtent sur les réseaux sociaux avant d’embaucher».
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