Cri du cœur en faveur des centres de la petite enfance
Quelques semaines après avoir vu le gouvernement mettre un frein au projet d’agrandissement de leur centre de la petite enfance de Bois-des-Filion, les codirectrices du CPE Les amis d’A...Bord lancent un cri du coeur en faveur du réseau de garderies publiques.
Le 20 novembre dernier, Brigitte Bernard et Lise Lavallée ont appris que les 62 places que l’on leur avait promises à l’automne 2012 étaient soudainement mises en péril. Le ministère de la Famille annonçait alors que leur part de financement dans le projet de construction du bâtiment chutait de 80 % à 50 %.
Pour les deux directrices du CPE, cette nouvelle sonnait le glas à toutes les démarches entreprises au cours deux dernières années.
«Nous avons passé deux ans à travailler sur le projet, à chercher des terrains où l’on pourrait construire la nouvelle phase. Cette annonce est finalement arrivée la journée où une contre-offre devait être déposée pour un terrain», raconte Brigitte Bernard.
Pour éponger le manque à gagner de plus de 350 000$, le ministère leur a entre autres proposé de recourir à des partenaires financiers, une solution qui selon les gestionnaires du CPE relève de l’imaginaire.
« On nous demande de chercher des partenaires financiers. Mais qui va vouloir investir dans un organisme sans but lucratif?», se demande Lise Lavallée.
«On ne sent pas respecter»
Modulation des tarifs de garderies, coupures d’argent dans les nouveaux projets, Lise Lavallée et Brigitte Bernard sont de plus en plus convaincues que le gouvernement libéral dispose d’un agenda caché dans le dossier de la petite enfance.
«Leur idée est sans doute qu’on aille s’installer dans les garderies privées existantes, où l’objectif est de faire de l’argent. Ça sent très mauvais», déplore Lise Lavallée.
Déçues de voir la troisième phase du CPE Les Amis d’A...Bord être mis sur la glace, les codirectrices semblent être davantage préoccupées à l’idée de voir le réseau de garderies publiques mourir à petit feu.
«Ils sont en train de démolir en quelques semaines ce qui a pris des années à bâtir. On ne se sent pas respecter dans le travail qu’on a fait. Et on ne semble pas reconnaître le travail accompli dans les CPE, ce qui est vraiment triste», souligne Mme Bernard.
Besoins particuliers
Éducatrices formées aux besoins des enfants, matériels et ateliers éducatifs, soutien aux familles, les centres de la petite enfance n’ont pas leur pareil au Québec pour Mme Bernard et Mme Lavallée. Selon elles, les bénéfices que peuvent en tirer les enfants n’ont plus à être prouvés.
Parmi les 62 nouvelles places qui leur avaient d’ailleurs été accordées en 2012, près de 20 étaient réparties aux enfants en besoins particuliers (trouble du spectre autistique, handicap mental…), de familles défavorisées et issus d’immigration récente.
En attendant de recevoir la confirmation écrite du ministère sur la hauteur de leur financement, les deux femmes continuent d’espérer qu’une option de dernière minute se présente à elles.
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