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Une nouvelle étude

La population des Laurentides prête à débourser 6,5 millions de dollars pour protéger les milieux humides

durée 08h00
5 avril 2022
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Angelique Villeneuve
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Par Angelique Villeneuve, Journaliste

Une nouvelle étude montre que les milieux naturels du bassin versant de la rivière du Nord dans les Laurentides offrent aux citoyen.ne.s de nombreux bénéfices, des services écosystémiques, dont la valeur économique est estimée à 522,7 millions de dollars par an.

Ces milieux participent à la régulation du climat en stockant et séquestrant du carbone, au contrôle de l’érosion et des polluants, à l’atténuation des inondations et au maintien des habitats pour la biodiversité.

Consciente du rôle particulièrement important des milieux humides et des menaces auxquelles ils font face, la population des Laurentides serait prête à contribuer financièrement à leur protection et à leur restauration.

Par le biais d’un sondage sur la volonté à faire des dons, l'étude a recueilli l’opinion de 300 citoyen.ne.s quant à une augmentation des efforts de conservation des milieux humides.

Les résultats révèlent que les citoyen.ne.s seraient prêt.e.s à débourser 6,5 millions de $ par année, soit une moyenne de 40 $ par personne, pour la conservation des milieux humides de la région.

« Ces résultats démontrent une demande sociale forte pour la protection, voire la restauration, des milieux humides et hydriques qui offrent de nombreux bénéfices aux habitants de la région et qui sont importants pour la biodiversité » affirme Jérôme Dupras, professeur et titulaire de la Chaire de recherche en économie écologique à l’Université du Québec en Outaouais.

Toujours selon cette étude, les milieux naturels du bassin versant de la rivière du Nord séquestrent 165 000 tonnes de carbone annuellement et constituent un stock de carbone de plus de 35 millions de tonnes. Si ces milieux naturels étaient détruits, l’ensemble du carbone actuellement stocké serait relâché, soit l’équivalent des émissions de 40 millions de voitures pendant un an.

« La quantité de carbone stocké dans les milieux humides est impressionnante et démontre toute l’importance qu’ont ces écosystèmes dans les efforts de lutte aux changements climatiques, que ce soit à l’échelle des Laurentides, du Québec et du Canada » ajoute Olivier Tanguy, chargé de projet chez Habitat.

Les chiffres sont également impressionnants quand on s’intéresse à l’apport des milieux naturels dans le contrôle de l’érosion. Grâce à leur couverture végétale, ces milieux permettent de retenir les sédiments et favorisent ainsi une meilleure qualité de l’eau. Les coûts évités grâce à ce service peuvent monter jusqu’à 94 millions de dollars par an.

« Ces données confirment la place des milieux naturels au cœur de l’identité des Laurentides et l’importance que les résidents et résidentes de la région leur accordent. La protection et la restauration du patrimoine naturel doivent être mises de l’avant auprès des parties prenantes » souligne Aurélie Charpentier, coordinatrice chez Abrinord

Cette étude pourrait d’ailleurs donner lieu à des initiatives comme une taxe bleue liée à la protection de milieux qui filtrent les polluants de l’eau ou un programme de financement pour des initiatives de conservation à l’échelle locale.

Ces résultats sont issus d’une récente étude menée par la firme Habitat pour Abrinord, en collaboration avec la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais.

Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau, lié au Plan d’action 2018-2023 de la Stratégie québécoise de l’eau, qui déploie des mesures concrètes pour protéger, utiliser et gérer l’eau et les milieux aquatiques de façon responsable, intégrée et durable.

Rappelons que l’organisme de bassin versant (OBV) est l’organisme désigné par le gouvernement du Québec pour assurer la concertation nécessaire permettant aux acteurs du territoire de réaliser une planification des ressources en eau, des usages et des milieux qui leur sont associés.

Cette planification vise à déployer des mesures concrètes pour protéger, utiliser et gérer l'eau et les milieux aquatiques de façon responsable, intégrée et durable.

Soulignons aussi que Habitat est une firme de consultant.e.s en environnement spécialisée dans l’aménagement et la valorisation de la biodiversité et des écosystèmes. Basée à Montréal, Habitat développe des outils et des méthodes de pointe pour favoriser l’implantation de solutions fondées sur la nature.

Dirigée par le professeur Jérôme Dupras, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique, quant à elle, est située à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée, de l’Université du Québec en Outaouais.

Celle-ci est constituée d’une équipe de 23 chercheurs.ses et d’étudiant.e.s gradué.e.s, qui a pour objectif de mieux comprendre et de mesurer la contribution de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain.

Notons que l'image a été réalisée par Olivier Tanguy et approuvée par Jérôme Dupras, d'après un fond de carte Google Earth.

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