Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Tragédie ferroviaire du 6 juillet 2013

Commémoration à Lac-Mégantic: ceci n’est pas un spectacle

durée 11h00
26 juin 2023
ici

commentaires

ici

likes

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Alors que Lac-Mégantic s’apprête à commémorer les 10 ans de la tragédie ferroviaire, des travailleurs sociaux ont été mandatés pour aider les commerçants à faire face aux visiteurs qui manquent parfois de discernement et posent des questions maladroites, ou encore prennent des égoportraits avec le train en arrière-plan.

Près des deux tiers des 47 victimes qui ont péri dans le déraillement du train de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), dans la nuit du 6 juillet 2013, se trouvaient à l'intérieur du Musi-Café sur la rue Frontenac.

Depuis la diffusion récente des séries télévisées «Mégantic» et «Lac-Mégantic: ceci n'est pas un accident», le populaire resto-pub a connu un nouvel engouement.

«Les gens appellent et envoient des courriels et nous disent, “on a vu la belle série et on veut venir vous visiter"», a expliqué la copropriétaire de l’endroit, Katie Stapels, à La Presse Canadienne.

Si la grande majorité des visiteurs sont respectueux, selon elle, d’autres manquent parfois de discernement.

«J’ai vu, à trois reprises depuis février, des gens se prendre en "selfie" à l’intérieur du café lorsque le train passe derrière. C’est un peu maladroit, ce n’est pas une attraction touristique» et «c’est malaisant pour les employés qui étaient là à l’époque, et pour la clientèle locale».

Certains visiteurs veulent également «prendre des nouvelles» de certains personnages de la série «Mégantic» et demandent aux employés «connaissais-tu telle personne?», a expliqué Katie Stapels. 

Les personnages de la série de huit épisodes sont fictifs, mais inspirés par des gens qui existent ou existaient.

«Personne n’arrive ici avec de mauvaises intentions. Il faut les accueillir sans jugement, mais parfois c’est difficile pour ceux qui ont vécu la tragédie», a ajouté la copropriétaire du Musi-Café.

Des questions morbides
Le manque de discernement d’une minorité de visiteurs peut également se manifester dans les rues du centre-ville.

«Il y a des gens qui vont demander aux employés des travaux publics qu’ils croisent sur la rue, “est-ce qu’il y avait des cadavres ici?"», a expliqué la mairesse Julie Morin.

«Ça peut devenir lourd à porter pour les citoyens, alors on essaie de se donner des outils.»

La Ville a donc fait appel à «l’équipe de proximité», composée de travailleurs de la Santé publique.

Ces travailleurs sociaux ont été mandatés pour rencontrer les commerçants et les aider à répondre aux questions impertinentes, voire dérangeantes, de certains visiteurs.

«On leur fournit des questions potentielles que les touristes pourraient poser, avec des réponses toutes faites», a résumé la mairesse.

Par exemple, lorsqu’un visiteur demande à un commerçant s’il connaissait une victime de la tragédie, et que celui-ci n’a pas envie d’en discuter, on lui suggère de répondre «qu’à Lac-Mégantic, tout le monde connaissait une victime».

Une commémoration sobre
La Ville de Lac-Mégantic soulignera dans deux semaines les 10 ans de la tragédie et la communauté souhaite que la commémoration se fasse dans la sobriété.

«C'est normal que les gens veuillent venir à Lac-Mégantic, c'est vraiment une histoire qui a touché tout le monde. On veut juste que les gens soient bienveillants», a indiqué la mairesse Morin.

Les touristes qui souhaitent en apprendre plus sur la tragédie et sur le chemin parcouru par les Méganticois depuis le 6 juillet 2013 sont invités à visiter l’exposition à la gare patrimoniale ou encore la Maison du temps, un site d’interprétation situé au centre-ville.

«Il y a une petite maison, près du déraillement, qui a été installée (…) pour les visiteurs. Ils peuvent entrer à l’intérieur et avoir une vitrine sur l’endroit où était le déraillement, parce que les gens le cherchent, les touristes veulent voir c’est où, mais les citoyens eux, ils ne veulent pas le voir alors on ne peut pas mettre un gros point rouge ou un drapeau sur lequel on écrit “c’est ici", parce qu’ici, le quotidien de la vie, ce n’est pas la tragédie», a expliqué la mairesse.

Afin de souligner les 10 ans du tragique déraillement, «une ligne du temps», qui rappelle les moments importants pour la communauté, est installée sur la rue Frontenac.

L’église Sainte-Agnès ouvrira ses portes pendant 24 heures du 5 au 6 juillet; une messe commémorative et des concerts sont prévus.

Au Musi-Café, la copropriétaire Katie Stapels, qui prévoit un été «très occupé», a néanmoins opté pour une programmation culturelle sobre lors des commémorations.

Plusieurs politiciens et de nombreux médias sont attendus pendant les quelques jours où le triste anniversaire sera souligné.

L'arrivée des journalistes fait d'ailleurs partie des «drapeaux rouges» que les citoyens ont soulevés, a indiqué Julie Morin.

«Il faut prendre le temps de se souvenir et de s’arrêter, (…) mais je pense qu'il faut juste faire attention à la notion de spectacle, parce qu’il y a une communauté qui vit ici au quotidien», a rappelé la mairesse Morin.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 18h00

Les emplois de Transplant Québec seront sécurisés lors de la fusion avec Héma-Québec

Transplant Québec et Héma-Québec entament des discussions afin que la fusion des deux organisations — prévue dans le projet de loi 7 — se fasse sans impact sur le processus de don d'organes. Les emplois du personnel de Transplant Québec seront sécurisés dans le processus de transfert des activités. Dans un communiqué diffusé lundi, Héma-Québec ...

Publié hier à 15h00

Les jeunes sont plus heureux au Québec qu'ailleurs au pays

Joshua Bujold, un étudiant en psychologie optimiste qui en est à sa première session au Collège Dawson, à Montréal, a été surpris d'apprendre que le bonheur des jeunes Canadiens avait chuté. C'est que la situation est bien différente au Québec. La province natale de Joshua Bujold fait figure d'exception parmi les données montrant que le ...

Publié le 12 décembre 2025

Nouveautés pour la collecte des encombrants à Ste-Thérèse et Blainville

En 2026, les matériaux de construction, de rénovation et de démolition (CRD) ne seront plus acceptés lors des collectes mensuelles des encombrants à Sainte-Thérèse et Blainville. Le but est d'éviter l’enfouissement de matières pouvant être recyclées ou valorisées. À Sainte-Thérèse, cela entrera en vigueur à compter de janvier 2026, alors ...