Préma-Québec
Protéger les bébés contre les virus, c'est l'affaire de tous
Par La Presse Canadienne
Aux quatre coins du Québec, les rassemblements entre familles et amis vont se multiplier au cours des prochains jours. Ces célébrations où l’on s’étreint chaleureusement s’inscrivent dans un contexte où les infections respiratoires sont en forte hausse. Préma-Québec lance un appel à la vigilance pour protéger les bébés les plus vulnérables.
Le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, présentait en début de semaine des courbes montrant la croissance des cas d'infection à la COVID-19 et à la grippe saisonnière. Dans le cas du virus respiratoire syncytial (VRS), qui touche beaucoup d'enfants, on semble observer le début d'un plateau, mais les cas sont nombreux.
D’après les plus récentes données de l’Institut national de santé publique (INSPQ), on a recensé 687 cas d’infection au VRS dans la semaine s’étant terminée le 16 décembre. En comparaison, on avait enregistré 649, 634 et 585 cas respectivement dans les trois semaines précédentes.
Ainsi, Préma-Québec, qui vient en aide aux parents d’enfants nés prématurément, cherche à sensibiliser les gens ayant un nourrisson dans leur entourage. Ces personnes doivent faire preuve de prudence dans leurs interactions avec l’enfant et être bien au fait des risques afin de ne pas laisser tout le fardeau reposer sur les épaules des parents.
Première règle à observer: si l’on ressent des symptômes de rhume, on s’abstient de tout contact avec un enfant de moins d’un an, surtout si cet enfant a moins de six mois, et on se tient encore plus loin si le poupon n’a que deux mois de vie.
Spécialiste en infectiologie pédiatrique et microbiologiste médical, le Dr Jesse Papenburg explique qu’une personne qui ressent des symptômes de rhume ne peut pas savoir quel virus elle transporte. Il faut donc user de prudence, bien se laver les mains de façon régulière et idéalement porter un masque en présence d’autres personnes.
D’ailleurs, si un parent est infecté et qu’il doit continuer de prendre soin de son enfant, les mesures d’hygiène permettent de réduire le risque de transmettre l’infection à son enfant.
Ces risques ne doivent pas être pris à la légère puisque le VRS constitue la principale cause d’hospitalisation chez les enfants de moins d’un an au Canada, souligne le Dr Papenburg, qui a co-signé une récente étude sur le sujet.
«C'est lors de la première infection, lorsqu'il n'y a aucune immunité préétablie contre ce virus, qu'il y a plus de chances que le virus descende des voies respiratoires supérieures et qu'il aille dans les poumons pour causer une bronchiolite ou une pneumonie», explique celui qui est aussi professeur adjoint de pédiatrie à la faculté de médecine de l’Université McGill.
Il ajoute que les voies aériennes, dans les poumons des nourrissons, sont encore très petites et que les sécrétions causées à la fois par l'infection et par la réponse immunitaire peuvent faire obstruction. On doit alors soutenir d’urgence ces tout-petits par un apport d’oxygène, de la ventilation ou même une hydratation par intraveineuse parce qu’ils ne parviennent plus à boire.
Danger pour les «prémas»
Comme le dit son nom, Préma-Québec s’intéresse d’abord au bien-être des enfants prématurés. Et pour cause, puisque leur condition les rend beaucoup plus vulnérables que les autres nouveau-nés.
«Plus ils sont jeunes, plus ils sont à risque, résume le Dr Papenburg en entrevue à La Presse Canadienne. Le risque d'hospitalisation est deux à trois fois plus grand pour un bébé prématuré.»
Trois principaux facteurs expliquent la grande vulnérabilité des bébés prématurés. D’abord, leurs poumons ne sont pas aussi bien développés lorsqu’ils naissent trop en avance. Deuxièmement, le transfert d'anticorps de la mère vers l'enfant se produit dans le dernier trimestre de la grossesse. Les bébés nés prématurément ne bénéficient donc pas de cette immunité partielle.
Finalement, on sait que ces bébés ont aussi une plus grande prévalence pour d'autres problèmes pulmonaires ou cardiaques. Il s’agit donc souvent de facteurs de comorbidité pouvant fragiliser encore plus ces petits patients en cas d’infection.
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Ugo Giguère, La Presse Canadienne
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