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Le Boisé Sainte-Thérèse est sur la sellette

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25 octobre 2010
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Par Josiane Yelle

La résidence privée pour aînés le Boisé Sainte-Thérèse a fait jaser au cours des derniers jours à la suite du décès d'une résidente qui est survenue quelques jours après l'abolition de cinq postes d'infirmières auxiliaires.

La nouvelle a même trouvé écho à l'Assemblée nationale. L'opposition officielle et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) s'inquiètent des liens qui pourraient s'établir entre ce décès les abolitions de postes

Bien que la résidence soit certifiée par le gouvernement depuis le mois d'août dernier, la porte-parole de l'opposition officielle en matière d'ainées, Lisette Lapointe, en avait long à dire sur les lacunes du processus de certification. « Comment le ministre de la Santé peut-il tolérer que les règles de certification permettent de mettre à pied du personnel qualifié et de les remplacer par des préposées? », a-t-elle demandé.

Dominique Vien, ministre déléguée aux services sociaux, a aussitôt indiqué que le commissaire régional aux plaintes avait été dépêché le matin même à la résidence et qu'une enquête suivrait son cours. Le coroner se penche également sur le dossier.

Pour Amir Khadir, député de Mercier, le décès de la femme de 82 ans soulève également de graves questions sur l'encadrement des centres d'hébergement privés par le gouvernement. « Quand une logique commerciale est appliquée aux soins de santé, la recherche de profit entre inévitablement en conflit avec la qualité des soins », a-t-il laissé entendre.

Restructuration

C'est l'abolition de postes d'infirmières auxiliaires et le remplacement de ceux-ci par des postes de préposés aux bénéficiaires qui est à l'origine de cette situation.

« Sur les 12 postes d'infirmières auxiliaires que nous avons, cinq étaient vacants depuis plusieurs mois. C'était toujours des infirmières en temps supplémentaires ou des infirmières qui provenaient d'agence de placement qui comblaient les heures, précise à cet effet Stéphanie Drolet, directrice générale de l'établissement depuis 2005. Afin de stabiliser la situation, nous avons donc remplacé ces postes par des postes de préposées aux bénéficiaires. Il n'y a pas eu de congédiements », tient-elle à préciser.

Elle affirme d'ailleurs que selon la Loi 90, tout est en règle. « On a pas réinventé la roue. » Selon elle, la loi stipule clairement que des préposés aux bénéficiaires sont amplement qualifiés pour répondre aux besoins de cette résidence pour personnes autonomes et semi-autonomes. « Leurs principales tâches sont l'aide au bain, l'octroi de médicaments et plusieurs services de base. C'est bien encadré. On n'a jamais mis personne en danger. »

Elle affirme d'ailleurs que la clientèle a beaucoup changé au cours de la dernière année, puisque la résidence était un CHSLD jusqu'à l'année dernière. Les besoins ne sont donc plus les mêmes et chaque résident aurait été évalué par le CLSC. Actuellement, des infirmières auxiliaires seraient présentes sur les trois quarts de travail et trois infirmières licenciées seraient de garde 24 heures sur 24.

Interrogations

Le décès de la résidente, le 12 octobre dernier, entraîne tout de même un lot de réactions de la part des différents intervenants du milieu, dont Yves Lévesque, responsable du secteur des établissements privés et communautaires à la CSN. « C'est un dossier qui vaut la peine d'être investigué, affirme-t-il, car bien que les résidents soient autonomes et semi-autonomes, les personnes âgées ont souvent peur de parler ou peur des représailles qui pourraient avoir lieu. Ils ne veulent pas faire de problèmes », explique-t-il.

Même son de cloche d'une employée qui a été congédié, après avoir été à l'emploi de la résidence seulement quelques jours. « C'est une erreur que d'enlever les infirmières auxiliaires et je trouve déplorable que les résidents continuent de payer pour un service qu'ils ne reçoivent pas, indique Marguerite-Anne St-Onge. En quelques jours, je n'ai jamais vu Mme Drolet se lever et sortir de son bureau et visiter ses chambres. Je ne l'ai même pas vu se promener dans les corridors. Elle ne connait pas la situation ou elle ne veut pas la connaître ».

Enquête

Pour sa part, le président du comité des résidents, Lionel Lamoureux, n'est pas inquiet de la situation qui prévaut à la résidence. « Je ne trouve pas qu'il y a des manques, car ce n'est pas un hôpital. Ma femme a été ici près de cinq ans et j'ai toujours été heureux qu'elle y soit. Quand son cas est devenu trop lourd, elle a été transférée au CHSLD Drapeau Deschambault, où elle est décédée de la même façon que ça aurait pu arriver ici. Qu'est-ce qu'on peut bien y faire? », se questionne-t-il.

M. Lamoureux fait référence au décès de Mme Dubois. La résidente a été retrouvée sans vie dans sa chambre lorsque les employés ont constaté qu'elle n'était pas présente à l'heure du souper. « La moyenne des résidents est de 82 ans. Ce sont des choses qui peuvent arriver », laisse entendre la directrice générale. Selon Mme Drolet, le manque de surveillance et de sécurité ne peut être remis en question, puisque la dame était autonome.

Du côté de l'Agence de santé des Laurentides, on confirme que la certification a donné lieu à la vérification de 26 éléments l'été dernier. « Jusqu'à présent, les visites effectuées ne justifiaient aucun doute quant à la qualité et la sécurité des services offerts aux personnes hébergées à cette résidence. L'agence prendra connaissance du rapport du coroner afin de s'assurer que les critères de qualité et de sécurité soient respectés en tout temps », indique-t-elle.

Quoi qu'il en soit, M. Lamoureux affirme tout de même que certains résidents ont été perturbés par la restructuration. Mais de là à en faire tout un cas, « ils ont du temps à perdre à l'Assemblée nationale », laisse-t-il entendre.

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