Le ROCAJQ demande le retrait du programme Objectif emploi du projet de loi 70

Par Salle des nouvelles
Le Regroupement des organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec (ROCAJQ) a demandé le retrait du programme Objectif emploi lors de la commission parlementaire sur le projet de loi 70 qui a eu lieu le 10 février.
Selon l’organisme, le programme en question ne répond pas à la réalité des jeunes qui font leur première demande à l'aide sociale.
Le ROCAJQ a sondé ces membres sur les impacts de la réforme de l’aide sociale telle que définie dans le projet de loi 70. « Ces jeunes avec lesquels nous travaillons au quotidien sont instables et bien qu’ils adoptent des attitudes réfractaires, ce qu’il faut comprendre c’est qu’ils manquent de tout et qu’ils ont un urgent besoin du support de l’État », affirme la directrice du Regroupement, Sylvie Norris.
Le ROCAJQ et ses organismes membres affirment que ce n’est pas en imposant des conditions aux plus démunis et aux plus vulnérables que le gouvernement pourra encourager ces prestataires à devenir des citoyens actifs et impliqués.
Bien que le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, se soit montré favorable lors des échanges à l’idée que les jeunes nécessitant une démarche préalable à la réinsertion à l’emploi y aient accès, le ROCAJQ demeure toutefois préoccupé à savoir comment, dans les faits, de telles mesures seront appliquées et, surtout, sous quels critères un jeune sera considéré apte ou sous contraintes à l’emploi.
L’organisme a fait part de son inquiétude quant au nombre limité d’emplois disponibles ne nécessitant pas d’exigences minimales et le pourcentage de jeunes premiers demandeurs qui feront partie de programme Objectif emploi. « Nous doutons sérieusement de la capacité d’intégration au marché de l’emploi des jeunes fréquentant nos organismes, et ce, dans des délais de 12 mois tels que décrits dans le projet de loi 70. Même s’ils sont accompagnés d’un plan de cheminement personnalisé, nous demeurons convaincus que les démarches devront être adaptées et accessibles et que des formations devront faire partie intégrante de ce processus de réinsertion à l’emploi », ajoute-t-elle.
Le ROCAJQ désire néanmoins saluer l’intention réelle du gouvernement à reconnaître les organismes communautaires en action autonome comme étant des experts de la réalité de ces jeunes aux parcours de vie différenciés et il tient à rappeler à ce dernier qu’il continuera à travailler et créer des liens avec les réseaux afin de contribuer à l’essor et à la stabilité des jeunes en matière d’insertion sociale et d’insertion en emploi.
Il est possible de consulter l’intégralité des recommandations du ROCAJQ dans le mémoire déposé dans le cadre de cette commission parlementaire en cliquant ici.
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