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Quand le jeu n'en vaut pas la chandelle

durée 10h39
10 mars 2010
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Par Josiane Yelle

Après l'implantation du Casino de Mont-Tremblant en juin dernier, le jeu continue d'être un sujet qui retient l'attention dans la région. La Directrice de santé publique des Laurentides, Dre Blandine Piquet Gauthier, s'est jointe aux voix des 17 autres directeurs de la province pour signaler son désaccord face à Loto-Québec qui souhaite développer son offre de jeu en ligne.

« C'est dans notre mandat que de signaler des situations qui sont à risque, a mentionné d'entrée de jeu, la Directrice. À l'heure où les technologies Internet sont présentent dans la plupart des foyers québécois, l'augmentation de l'offre de jeu proposée par Loto-Québec constitue donc un virage plus qu'important. »

Bien que peu de Québécois s'adonnent actuellement aux jeux d'argent en ligne, cette problématique est en émergence et les plus récentes données issues de différentes études invitent à la vigilance. Présentement, on évalue à deux pour cent le nombre de Québécois s'adonnant au jeu en ligne. « Les gens ont peur de l'illégalité de la chose, d'autres ne veulent pas donner leur numéro de carte de crédit sur des sites peu contrôlés. Or, en prônant la sécurité et la légalité de leur système, Loto-Québec encourage son portail de jeu, croit Dre Piquet Gauthier. En fin de compte, c'est comme si cet offre de jeu en ligne permettait à tous et chacun d'avoir son propre casino à la maison. »

Des outils discutables

À sa défense, Loto-Québec a assuré implanter un certain contrôle en limitant, notamment, le plafond de jeu par semaine pour chaque utilisateur. À ce sujet, la Directrice de l'Agence ne comprend pas qu'il n'ait pas songé à la grande habileté des jeunes sur Internet.

Par ailleurs, elle craint que ce qui est arrivé à la Société des loteries de la Colombie-Britannique se répète plus près de chez nous. « Pour attirer plus de joueurs sur leur site, la Société a augmenté le plafond de jeu par semaine, affirme-t-elle. D'autres on augmenté leur nombre de publicité. Ce qui, en bout de ligne, n'exprime pas la dangerosité du jeu », conclut Dre Piquet Gauthier.

Il faut rappeler que les Québécois ont actuellement accès à plus de 2000 sites de jeu en ligne. Loto-Québec est donc loin d'avoir le monopole. La question est donc à savoir s'ils utiliseront plus de publicité pour encourager le jeu en ligne « sécuritaire » sur leur site. Le problème du jeu en ligne réside donc particulièrement dans le fait qu'il facilite et multiplie l'accès.

Étatisation du jeu : des gains payants?

Se basant sur une évaluation du Canada Tax Foundation qui estime à environ 56 000 dollars par année les coûts sociaux de chaque joueur pathologique, la Directrice de santé publique des Laurentides rappelle que la prévention doit primer tout autant sur les avantages économiques.

Dans les pays où le jeu a été étatisé, la participation de la population est globalement plus élevée. Selon des données tirées de l'expérience suédoise, 52% des nouveaux joueurs en ligne sur le site d'État « Svenska Spel » n'avaient jamais joué sur d'autres sites auparavant. De plus, 20% des joueurs qui fréquentent ce site présentent des problèmes de jeu. Pour sa part, Loto-Québec soulève tout de même que le nombre de joueur pathologique qui joue sur des sites autres que celui de l'État est tout de même quatre fois plus élevé.

Il n'en demeure pas moins que selon une estimation du jeu problématique en ligne qui est projetée pour le Québec, on estime que si la participation atteignait le niveau de la Suède, les Laurentides pourraient compter jusqu'à 37 200 nouveaux joueurs. De ceux-ci, 20% deviendraient des joueurs problématiques et de un à deux pour cent de ce dernier chiffre deviendraient des joueurs pathologiques.

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